G.P.S, le Garage Psychiatrique Suburbain

Dans le foisonnement du rock français des années 80, Garage Psychiatrique Suburbain, plus connu sous l’acronyme GPS, occupe une place à part. Formé à Sèvres, le groupe balance un punk rock nerveux, parfois teinté de pop, qui tranche avec la production plus lisse de l’époque.

On retrouve dans ses rangs Thomas Darnal (futur Mano Negra), Pierre Leloup, Patrice Bonnel, puis Marc Upson à la basse, et surtout Thierry Gesteau, alias Thierry Hazard, qui apportera sa voix et ses guitares avant de connaître le succès en solo.

Leur discographie reste modeste mais marquante : le 45 tours Quand revient l’été (1982), le mini-album Bien dans la ville (1983), suivi d’En attendant la prochaine guerre (1986), sans oublier quelques singles emblématiques (Panique sur la plage, Berlin la nuit). GPS a eu ses passages télé, notamment dans Les Enfants du Rock, mais n’a jamais percé au-delà d’un cercle averti.

Longtemps, il a fallu se contenter de ces rares disques vinyles et de la compilation L’Intégrale (1992) pour goûter à leur énergie. Mais bonne nouvelle : le camarade Claude Picard et son label Cameleon viennent tout juste de publier un album d’inédits, permettant de redécouvrir des faces cachées du groupe.

Une occasion rêvée de replonger dans l’univers de GPS et de mesurer combien ce rock « banlieusard » garde toute sa force, même plusieurs décennies après. Plus d'infos, c'est juste ! Voici la première face de leur premier 45 tours !

Les Flamin' Groovies

Les Flamin’ Groovies, je les ai toujours écoutés. Pas forcément en boucle, pas toujours de manière consciente, mais ils ont toujours été là, planqués quelque part dans ma discothèque. C’est un de ces groupes qui n’ont jamais cartonné dans les charts, qui n’ont pas rempli les stades, mais qui ont laissé des traces partout. Formés en 1965 à San Francisco par Cyril Jordan et Roy Loney, les Groovies attaquent fort avec un rock’n’roll nourri aux années 50, un garage rock un peu foutraque mais toujours habité. Leur premier album Supersnazz sort en 1969, mais c’est surtout avec Flamingo (1970) et Teenage Head (1971) qu’ils frappent un grand coup. On a souvent dit que Teenage Head était le petit frère de Sticky Fingers des Stones, sorti la même année, et franchement la comparaison n’est pas déconnante.

Quand Roy Loney quitte le navire en 1971, c’est Chris Wilson qui prend la relève au chant. Le groupe change alors de direction et s’oriente vers une power pop élégante, truffée de guitares Rickenbacker et de refrains qui sentent les Beatles et les Byrds. De cette période sort leur morceau culte Shake Some Action en 1976, produit par Dave Edmunds, qui reste aujourd’hui leur carte de visite. Le problème, c’est que le grand public ne suit pas, mais les musiciens, eux, écoutent. Les Ramones, Blondie, R.E.M. et pas mal d’autres ont repris le flambeau en reconnaissant la dette.

Ce que j’ai toujours aimé chez les Groovies, c’est ce mélange d’énergie brute et de mélodies soignées. Ils n’ont jamais vraiment choisi entre le rock’n’roll originel, le garage des sixties, le proto-punk et la pop brillante des seventies, et c’est probablement ça qui les rend intemporels. Ils se reforment plusieurs fois, y compris dans les années 2000 et 2010, et vont jusqu’à sortir un disque en 2017, Fantastic Plastic, comme pour rappeler qu’ils n’ont jamais cessé d’exister, même en pointillés.

Au fond, les Flamin’ Groovies ne sont pas qu’un groupe culte, ils sont un fil rouge. Pas besoin d’avoir tous leurs albums, pas besoin de les citer pour se donner un genre : ils font partie du décor, une sorte de respiration discrète mais essentielle dans l’histoire du rock.

Nous sommes à Stuttgart en 1987, les Groovies s'attaquent à un des classiques des magnifiques Plimsouls. 

Le mini-album de Cellophan'

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le mini album 5 titres "Musique Offensive" de Cellophan' sorti en 1985.


 

Ambition

 Voici l'autre face du single de Sad Society, le très punk "Ambition" !

Heavy Manners

Aujourd’hui, un petit détour par la Belgique avec un single aussi rare qu’intrigant. En 1979, un groupe nommé Heavy Manners sort un 45 tours intitulé World War Six.

Sur la face A, on trouve le morceau éponyme, long de plus de cinq minutes, tandis que la face B propose Attention, un titre plus court (à peine deux minutes). Le disque est crédité simplement à Heavy Manners, sans plus d’informations sur les musiciens impliqués.

D’après les rares données disponibles (merci à Discogs), le disque est sorti en Belgique, classé dans la catégorie “Rock”. Pas de label connu, pas de suite discographique, pas de traces évidentes dans la presse musicale de l’époque. Autant dire que ce 45 tours est un véritable mystère.

Le choix du nom Heavy Manners peut troubler : il existe un groupe de reggae du même nom aux États-Unis, actif dans les années 80, ainsi qu’une compilation Trojan Records qui reprend l’expression. Mais ici, on parle bien d’un projet belge, sans lien apparent.

Comme souvent avec ce type de curiosité, on reste dans le flou : qui étaient Heavy Manners ? Quelle scène les a vus naître ? Était-ce un one-shot punk/new wave perdu dans les sillons de l’histoire ?

Je me demande pourquoi

 Nouvel extrait de l'album "Les Musiques De La Honte" de Dazibao sorti en 1987 voici le très bon "Wonder Why".

Les Bonaparte's versus Youtube

Ça faisait un moment que je n'avais pas été rattrapé par la patrouille. Ce coup-ci, un bout de sein sur la pochette des Bonaparte's m'a valu un avertissement... Même s'il s'agit d'une œuvre originale. Bon, il faut que je file doux pendant 3 mois... Donc, on ne verra plus ce visuel subversif ! Et là, je n'ai pas le droit de publier pendant une semaine sur YouTube. J'ai toujours l'impression que ce sont les petits comme moi qui prennent à chaque fois... 

Le single de Streetlevel

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le single de Streetlevel sorti en 1986 ! 


 

L'autre face des Jekylls

Voici "Private Party" l'autre face du single des Jekylls sorti en 1992 ! 

The Jekylls, live en 1996


The Jekylls

En 1992, le groupe français The Jekylls sort un premier single devenu culte pour les amateurs de garage rock : The Good Time Is Over. Originaire de Beauvais, dans l’Oise et formé en 1991, The Jekylls s’inscrit dans une scène française alors assez discrète, mais particulièrement vivace, qui remet au goût du jour l’énergie brute et les sonorités des années 60. Leur musique se distingue par une utilisation marquée de l’orgue Hammond, des riffs de guitare incisifs et une rythmique qui ne laisse pas de répit. On retrouve dans leurs compositions l’influence assumée des groupes britanniques de la fin des sixties, avec une approche moderne et personnelle.

Après ce premier single, le groupe enchaîne avec l’album A Hidden Meaning en 1994, réédité en vinyle l’année suivante par Dig! Records, puis avec The Last Pterodactyl Wild Quest en 1995. En 1997, ils enregistrent à Londres, au studio Toe Rag, avec Liam Watson — futur producteur de l’album Elephant des White Stripes — pour le single Jigsaw, sorti sur le label anglais Detour Records, spécialiste des productions mod. Malgré cette reconnaissance croissante dans les cercles spécialisés, l’aventure s’arrête en 1998.

Après la séparation, les membres poursuivent différents projets : Pierre Chevalier, chanteur et guitariste, rejoint le groupe King Size avant de fonder Peter Night Soul Deliverance en 2002, tandis que Jocelyn Godard, claviériste, prend la basse au sein de Lazy Frogg. Même si The Jekylls n’a jamais vraiment percé auprès du grand public, leur discographie reste un témoignage précieux de la vitalité de la scène garage rock française des années 90. Pour les curieux, The Good Time Is Over demeure un excellent point d’entrée pour découvrir leur univers : un titre tendu, nerveux et parfaitement représentatif de l’énergie qui animait le groupe.

The Bonaparte's dans Psychédélires n°7 (été 1987)



Le single de The Ice Creams

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le single de The Ice Creams sorti en 1979 ! 


 

Love Loser

 Nouvel exrait de l'album de Pavillon 7B sorti en 1987, voici "Love Loser" !

Le vidéo clip de "For Winter" des Bonaparte's

The Bonaparte's

Dans la galaxie des groupes français des années 80, il y a ceux dont on se souvient et ceux qu’on redécouvre des décennies plus tard. The Bonaparte’s fait partie de la deuxième catégorie. Fondé à Paris en 1984, le groupe développe une musique tendue et sombre, à mi-chemin entre new wave, post-punk et cold wave. On pense forcément à The Cure, Siouxsie & The Banshees ou Killing Joke, mais les Bonaparte’s avaient leur propre identité : guitares nerveuses, basse en avant, claviers glacés et un saxophone qui ajoutait une touche cinématographique assez unique dans le paysage français de l’époque. On notera que deux des Bonaparte's sont d'ancien Baroque Bordello, un groupe dont nous avons largement parlé dans ces colonnes...

Leur premier disque, Shiny Battles, sort en 1985 sur le label Garage Records. Cinq titres seulement, mais déjà une belle démonstration de force : The Battle of Iena, Waterloo’s Front, Shiny Light, Women in Light et une reprise inattendue de They’re Coming to Take Me Away, Ha Ha! de Napoleon XIV. L’année suivante, ils passent à la vitesse supérieure avec Welcome to the Isle of Dogs, produit par Lol Tolhurst, batteur de The Cure. Le son est plus ample, plus ambitieux, plus varié. On y trouve des morceaux marquants comme For Winter, Voodoo Revenge, Hymn ou She, qui témoignent d’un groupe alors au sommet de sa créativité.

J’ai eu la chance de les croiser à cette époque grâce à une association qui s’appelait Vertical Hiver. On partageait un studio de répétition avec eux et, forcément, les choses ont dérapé : une après-midii, on a fini par taper le bœuf ensemble. Un moment suspendu, un peu irréel, où leur énergie scénique s’est retrouvée en version brute, à quelques mètres à peine. 

Sur scène, The Bonaparte’s enchaînent les concerts importants : Printemps de Bourges, Trans Musicales de Rennes, Rex Club… avant de partir en tournée européenne, passant par la Suisse, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark et la Norvège. Mais l’aventure ne dure pas. Après la sortie de leur deuxième album, le groupe se sépare en 1987, laissant derrière lui une discographie courte mais marquante.

Bonne nouvelle pour les amateurs : les deux disques ont été réédités par le label Rotorelief. Shiny Battles est ressorti en 2017 et Welcome to the Isle of Dogs en 2019, avec un son remasterisé et quelques bonus selon les versions. Ces rééditions permettent de redécouvrir un groupe qui avait tout pour jouer dans la cour des grands, mais qui est passé sous les radars.

Aujourd’hui, les disques originaux sont difficiles à dénicher, mais les rééditions restent accessibles. Pour qui s’intéresse à la cold wave française et à la scène alternative des années 80, The Bonaparte’s est une étape incontournable, un rappel que certains éclairs musicaux ne durent qu’un instant mais marquent profondément ceux qui les croisent. Voici un premier extrait de leur second album.

Sad Society live en 1994 !


Sad Society dans Earquake n°40 (Mai - Juin 1995)

 


Merci Haar Brut

Dans un article posté le 20 Août, Haar Brut, un bon blog que l'on suit, parle des Top blogs à suivre... Et une fois de plus, le camarade Malto cite Bouloup (en 2e position). Qu'il en soit, ici, chaleureusement remercié. À mon tour de lui renvoyer l'ascenseur et de dire - ici - tout le bien que je pense de son blog. Haar Brut m'a fait découvrir un paquet de pépites oï, pop, etc... En bonus, on ira découvrir les 6 autres blogs qui sont cités et qui sont tout aussi intéressants (certains sont, bien sûr, dans mes favoris depuis longtemps)...


 

Sad Society

Aujourd’hui, on part à Édimbourg, en Écosse, pour parler d’un groupe punk qui mériterait d’être plus connu : Sad Society. Actifs depuis le tout début des années 80, ces Écossais ont sorti en 1987 un 7" culte, “Contaminate”, qui reste encore aujourd’hui leur disque le plus recherché. Deux titres seulement, mais un concentré d’énergie et de colère.

Le groupe s’est formé à partir de membres de plusieurs formations locales, notamment Area 12, Pressure Point et Radar. Leur son mélange la hargne du punk 77 avec la tension du UK82, tout en y ajoutant une touche mélodique assez rare dans le genre, portée par des voix masculines et féminines qui se répondaient sur certains morceaux. Avant leur premier disque, Sad Society enregistre quelques démos en 1985 (Sad Society et Another Bulletin), mais c’est en 1987 qu’ils franchissent un cap avec “Contaminate”, un 7" autoproduit resté confidentiel mais devenu culte. Le morceau-titre est un hymne punk sans concessions, tandis que la face B enfonce le clou avec la même urgence et la même rage contenue.

Après ce single, le groupe continue de tourner en Écosse et en Angleterre, mais il faut attendre 1994 pour un nouveau 7", Nothing Ever Changes, publié par le label français Helen Of Oi!. L’année suivante, Sad Society sort un premier album au titre mémorable : The Best Thing Since Hand Relief. Si leurs disques sont rares, c’est surtout sur scène que le groupe a marqué les esprits. À Nottingham, en 1995, un concert prometteur tourne court à cause de problèmes techniques, mais le groupe en profite pour distribuer une vidéo live enregistrée à Édimbourg avec des morceaux inédits. La même année, lors du Edinburgh Punk Picnic, Sad Society joue dans un pub bondé pour clôturer dix jours de festival. L’ambiance est électrique, le public déchaîné et le groupe enchaîne les rappels. Tout n’a pas toujours été aussi glorieux : lors d’une tournée anglaise, le set de Leicester se déroule devant très peu de monde, la voix du chanteur Deek se brise après quelques morceaux… et pour couronner le tout, un ampli explose au milieu du concert.

Au début des années 2000, Sad Society revient discrètement avec plusieurs démos très engagées. Des titres comme “Spacegun”, “Hello Mr Bush!!” ou “No More US Laws” montrent un groupe toujours prêt à mordre, avec des textes politiques, un son plus solide et des refrains accrocheurs. Ils distribuent même une démo six titres à Birmingham en 2002, lors d’un concert où le groupe retrouve une énergie presque intacte.

Sad Society n’a jamais percé au-delà de la scène punk indépendante, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Leur musique reste brute, directe, DIY jusqu’au bout, avec une intensité qui n’a pas pris une ride. 

Le 1er single de Der Polizei

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le premier single de Der Polizei sorti en 1980.


 

Elvis Costello versus Papa Costello

On connaît Elvis Costello pour ses chansons acérées, ses changements de style incessants et sa discographie monumentale. On sait moins que son père, Ross MacManus (1927-2011), était un chanteur et trompettiste reconnu dans l’Angleterre des années 50 et 60. Ross a longtemps été la voix et la trompette du Joe Loss Orchestra, l’un des orchestres de danse les plus populaires de la BBC.

En 1985, la BBC organise une émission spéciale pour Saturday Review et réunit Ross MacManus et son fils Elvis Costello pour un moment unique : une interprétation de “Georgia On My Mind”, accompagnés par le Joe Loss Orchestra. Le morceau est enregistré le 12 octobre 1985 dans les studios de la BBC et diffusé le 12 décembre 1985. C’est une performance rare, car Ross MacManus avait déjà pris du recul par rapport à la scène musicale, et voir Elvis Costello chanter aux côtés de son père, dans un registre très éloigné de ses propres productions, reste un vrai plaisir. La captation elle-même n’a longtemps circulé que sous le manteau, ce qui la rend encore plus précieuse aujourd’hui.

Ross MacManus n’a jamais vraiment connu la notoriété de son fils, mais il a marqué l’histoire de la musique britannique à sa manière. On lui doit notamment la publicité culte “The Secret Lemonade Drinker” pour R. White’s Lemonade, diffusée en 1970, où un jeune Declan MacManus — le futur Elvis Costello — chante déjà les chœurs. Cette version de “Georgia On My Mind” est donc un petit trésor, un moment suspendu où deux générations se rejoignent, quelque part entre jazz, swing et émotion familiale.

L'autre face des Streetlevel !

Voici l'autre face de l'unique single de Streetlevel sorti en 1986, une chanson avec un titre très poétique : "Finish Of The Bliss".

Bouloupstock

Nous sommes le 21 juin 1990 et nous avons décidé d'organiser une sorte de festival dans un champ (sur les bords de la Marne, il me semble) que nous a prêté un artiste ami de Sandy (manageuse de Cérémonies et surtout de Seaton). Nous tirons un câble de la maison voisine... Et voilà c'est parti.... On commence par un groupe garage dont je ne me souviens pas du nom (avec Bruno à la batterie, ex-Cérémonies, futur Monkey Business). C'est la première photo ci-dessous avec sur la gauche Pakito qui observe. Puis c'est au tour des Etc's (avec Pascal, Led', Véro et Marc-André) et enfin, Franck, Pakito, Gordon (avec les Chinaski's ou le Sexe des Anges). Les copains sont là. On discute, on boit des bières, c'est sympa.  Et à minuit pile, nous plions les gaules... Ni vu, ni connu... Sur la 3e photo, on reconnait à gauche Marc-André et au milieu Gordon !



 

Le single des Trotskids

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le dernier enregistrement des Trotskids soit un single sorti en 1987.


 

Streetlevel

Dans la série des pépites oubliées de la scène rock belge des années 80, voilà un 45 tours qui mérite le détour. Sorti en 1986 sur le minuscule label Embryo Arts, basé à Sint-Truiden, le single Streetlevel propose deux morceaux : Never Knew en face A et Finish Of The Bliss en face B.

Peu d’informations circulent sur le groupe, et c’est ce qui le rend encore plus intrigant. La pochette (signée Paul Keeble) affiche un style très DIY, typique des petites productions indépendantes de l’époque. Musicalement, difficile de se prononcer sans écoute — aucune trace du single n’est disponible en ligne pour l’instant — mais les rares mentions croisées laissent penser à un mélange de rock, reggae, punk et new wave, comme beaucoup de formations belges de cette période.

Le disque porte la référence EAS 2 et semble être l’une des toutes premières productions d’Embryo Arts. Une curiosité : un listing britannique de 1984 mentionne déjà le titre Never Knew avec le numéro de catalogue EAS 002, mais tout porte à croire que la sortie officielle date bien de 1986.

Stillers dans New Wave n°19 (Janvier 1983)



Stillers

 En 1982, dans la petite ville de Créon, au cœur de l’Entre-deux-Mers, quatre gamins sortent un disque qui deviendra culte pour les amateurs de punk français : "Rock Rural". Le groupe s’appelle Stillers et, derrière ce nom, on trouve Pierre Lascourrèges au chant, Régis Canadas à la guitare, Christian Pin à la basse et Patrick Phénix à la batterie. Formés en 1979, ils font partie de cette scène bordelaise hyperactive qui, au tournant des années 80, a vu émerger une poignée de groupes aujourd’hui mythiques : Stalag, Strychnine, Stilettos, Gamine… Bordeaux n’était peut-être pas Londres, mais dans les caves et les bars de la ville, ça bouillonnait fort.

À l’époque, la scène punk bordelaise a une particularité : elle est organisée autour d’une poignée de labels, de squats et de fanzines qui se connaissent tous. La boutique New Rose à Paris sert de plaque tournante pour diffuser les disques en dehors de la région, et des labels comme Poison Noir font le lien entre les groupes et le reste du pays. C’est sur ce label que sort "Rock Rural" en 1982, dans un pressage limité à 1 000 exemplaires. L’enregistrement a été réalisé en deux jours seulement, au studio Sequana, à Choisy-le-Roi, en plein mois d’août. Pas le temps de fignoler : six morceaux, dix minutes de musique, tout est expédié avec une énergie brute et un son franchement crade, mais totalement assumé.

L’originalité des Stillers, c’est qu’ils ne cherchent pas à copier les Londoniens ou les Parisiens : ils parlent de leur réalité à eux. Le morceau titre, "Rock Rural", donne le ton : pas question de singer la ville ou le Marais, ici on raconte les bals de campagne, les bars du coin, les bastons du samedi soir, les virées en mob et l’ennui provincial. Les textes sont pleins d’humour vachard, et on sent derrière tout ça une vraie tendresse pour ce monde rural que le groupe connaît par cœur. Même la pochette est un clin d’œil : la photo vient de Hara-Kiri, et, pour pouvoir l’utiliser, le groupe aurait troqué une caisse de vin local avec la rédaction.

Autre détail savoureux : le chaos règne jusque dans les titres. Entre la pochette et les étiquettes du vinyle, rien ne correspond vraiment. "Oï Oï" devient "Bats toi", "Spasmes" se transforme en "Spasme", "Disco le soir" change en "Disco ce soir"… Ce joyeux bordel, c’est presque une marque de fabrique. Et malgré cette approche bricolée, le disque circule bien : Poison Noir le distribue jusqu’en Angleterre via le réseau New Rose, ce qui permet aux Stillers de dépasser un peu leur Gironde natale.

Aujourd’hui, "Rock Rural" est devenu un petit graal pour les collectionneurs. Son côté rare, son humour, son énergie primitive et son ancrage local en font un témoignage unique de ce que pouvait être le punk en France au tout début des années 80 : spontané, libre, bricolé, et surtout très personnel. Dans un paysage où la plupart des groupes rêvaient de Londres ou New York, les Stillers ont choisi de revendiquer leur identité : celle d’un punk des champs, joué entre les vignes et les routes départementales. Et c’est précisément pour ça qu’on s’en souvient encore aujourd’hui.

Vacances À Bristol

 Nouvelle extrait de la démo de Sherwood sortie en 1985, voici "Vacances À Bristol" ! 

Le single de Purin

Ici, on pourra télécharger en Mp3 l'unique single de Purin sorti en 1977 !