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Nick Cave

Je me souviens avoir vu Nick Cave et ses Bad Seeds à Paris en 1985 ou en 1986 (les deux sont possibles, je pencherai plutôt pour 1986 à l'Elysée Montmartre). Grosse claque musicale... D'abord parce qu'ils avaient un putain de dégaine et ensuite parce que leur répertoire ne visait pas la facilité. Une fois rentré dans cet univers quasi Brechtien, je me souviens avoir été emporté. Seul regret, l'absence de la cover "In The Ghetto" du king que j'avais sur la face B d'un obscure maxi-single. Depuis, j'ai beaucoup écouté Nick Cave et je l'ai même revu, il y a peu, à Rock En Seine, où, une fois de plus, j'ai été complétement emporté par le charisme et le répertoire de ce crooner gothique. Nick a grandi et sa musique si elle s'est simplifiée a gagné en maturité et en universalité. Ce type est vraiment incroyable. Allez, pour oublier mes regrets voici une version live du seul standard "engagé" du king Elvis.


The Birthday Party

Autour des années 1973, ce qui n'est pas encore The Boys Next Door se forme à Melbourne en Australie.  Nick Cave, Mick Harvey et Phil Calvert sont aidés par toute une bande de musiciens qui viennent prêter main forte à ce groupe de reprises qui joue un peu partout. L'arrivée de Rowland S. Howard ainsi que la déferlante punk vont donner l'impulsion nécessaire à la création de The Birthday Party. Le groupe déménage à Londres sort 7 ou 8 longs, tourne beaucoup et se sépare en 1983. Harvey et Cave partent créer Nick Cave & les Bad Seeds. Voici la démo de "Figure Of Fun" présent sur le 1er album : "Prayers On Fire" sorti en 1981.

Le Blue Train Choir, acte 2

Deuxième extrait de l'album de Philippe Pascal & The Blue Train Choir produit par Edouard D, Public' Image Factory (et moi-même pour le visuel). Ce coup-ci, il s'agit du seul morceau (pour cet album) enregistré en studio. On y perçoit un mélange d'influences dont Nick Cave et le blues originel pour un résultat que Gun Club et Jeffrey Lee Pierce n'auraient pas renié !
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O.D. inédit !

Voici un morceau inédit d'O.D. O.D. pour Olivier et David (Rosane), le groupe Elctro-Folk responsable d'un seul et unique album que l'on peut se procurer ici. Trouvé sur le site de French Fries (leur producteur), une critique plutôt sympa de l'album par un certain Philippe :
"Il y a dans ce disque tellement de matière que même à la dixième écoute, on trouve encore de ces petites choses qui nous font dresser l’oreille, nous surprennent et nous font encore espérer dans cette musique fin de siècle. Il est de ces disques qui nous font penser à ces terres jamais traversées et que pourtant nous trouvons familières. C’est dans ces contrées que DJ Dave and the Olive Twist nous emmènent. Comme dans cette ville imaginaire du film ‘Poussières d’ange’ où on retrouvait des quartiers de Paris, les quais de Lyon et le port de Marseille, David et Olivier ont construit ce disque en mélangeant les repères sans rien perdre en cohérence. Essayez d’imaginer : nos deux zigotos enfermant dans un studio de dix m2, le Velvet Underground, Nick Cave, les Tindersticks, Scott Walker, les Stone Roses, Portishead, les Stranglers, les Nits et même les Miles Davies et John Coltrane de la tournée européenne de 1960 et écoutant tout ce petit monde par le trou de la serrure. Résultat, une cacophonie ? Non, plutôt une harmonie de différents tons qui nous emporte comme un alcool doux. Trop d’influences pour les qualifier de suiveurs. Plutôt des érudits de la musique. Un peu comme l’histoire du peintre japonais qui, pendant des années va observer des fleurs pour n’en dessiner qu’une à la fin de sa vie. Ces deux-là ont écouté les meilleurs disques pendant 20 ans pour faire l’album le plus serein et achevé depuis longtemps. Un disque désenchanté mais pas triste pour autant. Au contraire, le côté ludique comme dans ‘I’m in a zone’, ‘20th century ghost’ est une de ses caractéristiques. Quant aux textes, ils sont chantés à la façon de confidences nocturnes dans des bars, quand l’alcool et le tabac ont fait leur travail de déconnexion avec la réalité triviale. Quand l’esprit est déchargé de la pesanteur du corps et en rejoint d’autres à des milliers de kilomètres de là. “ Ouija board, Ouija board would you help me because I still do feel so horribly lonely ”."
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Seaton (4)

Dernier extrait du live de Seaton au Rockstore Odéon à Montpellier en Octobre 1988. Encore une fois dans un style "new-wave" épique. Sur le site de Lylo, on présente David Rosane (le chanteur du groupe) de cette façon : "Chercheur-ornithologue-journaliste-écrivain le jour, protest-songwriter écolo la nuit, David Rosane, originaire du Vermont (USA), serait peut-être le chaînon manquant entre Lou Reed, Tom Waits, Nick Cave et Ian McCulloch, sa participation à de nombreux groupes (David & Lucie, Neon Campfire, OD, Blade, Stereo Child, Monkey Business, Seaton, Almost et bien d’autres encore...) pourrait en témoigner. Il serait aisé de le classer dans votre discothèque entre Springsteen, Orbison, Dylan, Guthrie, Bonnie Prince Billie et Joseph Arthur." Dont acte ! Voici "Clumsy Clown", un tître très long de ce groupe originaire d'Aix-en-Provence. La photo qui illustre la vidéo est l'œuvre de Fabrice Plas.
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David Rosane ne sera jamais une Pop star !

Il m’est difficile de parler objectivement de David Rosane et de sa musique. David, je le suis depuis presque trente ans. Et quand j’emploie le verbe suivre, verbe transitif direct du 3e groupe, c’est un choix particulièrement réfléchi. Parce que je l’aime, j’ai décidé de « suivre » David, mon aventurier préféré, dans toutes ses péripéties, conquêtes et expéditions. Le verbe suivre désignant ici le fait d’approuver et de soutenir quelqu’un dans son action. J’avoue honteusement et par comparaison, ma peur de la prise de risque et mon conformisme petit bourgeois typiquement parisien.

Américain d’origine, il a préféré la Vie (avec un v majuscule) à l’inertie académique, il s’est donc construit (et éduqué) sur le terrain, à la rencontre de ses passions. Il est devenu cet homme d’une incroyable complexité. David Rosane est (entre autres) journaliste, écrivain, agriculteur, ambassadeur, cuisinier, universitaire, formateur, ornithologue… Mais aussi activiste et musicien. Il est donc difficile de le résumer. Chacune de ses facettes forment un tout, multiple et passionnant, qui lui permet, au final, d’écrire et d’interpréter de très belles chansons accessibles au plus grand nombre… Paradoxalement pour notre plaisir personnel et égoïste. Le Book of Zoo en est la vivante démonstration. Au final, même si ce n’est que de la musique, celle de David fait partie intégralement de ce qu’il est, elle n’est donc pas à prendre à la légère.

Notons qu’aimer David n’est pas qu’un suivi, c’est aussi un combat. Il faut savoir lui répondre lors de débats endiablés et argumenter si possible intelligemment (malheureusement, souvent en anglais). Je reconnais mes limites quant au Disputatio qu’il pratique avec maestria. Je ne fais pas le poids. Il faut aussi désamorcer ses défenses naturelles et passer pardessus sa timidité (qui peut être prise pour de l’arrogance). Mais c’est juste une vague similitude car, dépassé tous ces obstacles, il nous reste le David, mélange d’intelligence, de gentillesse, d’écoute et de générosité. Cette générosité je l’ai retrouvé aussi à l’écoute de ce « Livre du Zoo ».

Au départ, nous avions tous rêvé pour lui d’une réussite musicale proche de l’image d’Épinal. Nous, j’entends son fan club. Moi surtout, quand, il y a 10 ans, je lui ai demandé de reprendre sa guitare (cette incitation est aujourd’hui ma fierté). Top 50, coke et groupies, pognon, sexe et gros seins, passage à Taratata en duo avec Julien Doré et pour finir la couverture de Rock & folk. Mais c’est sans compter sur ce qu’il l’anime vraiment, l’intime nécessité de communiquer et de faire « gagner » ses idées. Car David est un homme qui choisit sa voie et ses combats. Personne ne décide à sa place, il en va de même avec sa musique. Une fois encore, David est un activiste. David se bat pour ses idées et s’en est presque fatiguant tant son énergie demeure constante et intacte au fil du temps. Croire dans le possible des révolutions est, chez lui, le symptôme d’un optimisme inattendu à l’écoute de ses chansons les plus tristes. David est un vrai optimiste qui trouvera un moyen de sauver ce que nous sommes et ce qui nous entoure : la Terre, le règne Animal, la Nature et les Éléments et plus généralement notre humanité. Une autre qualité que j’admire (aussi) chez lui et que l’on retrouve aussi dans ses chansons. Cette ambition sans limite est magnifiquement impossible. Moi, je me bats plus volontiers pour le juste remboursement de mes notes de frais en fin de mois.

Non, David ne sera jamais une pop star. Une fois cette absence de folklore rock and roll acceptée et dépassée, il me reste ce nouvel album et les messages qu’il nous transmet. En tant que français de souche, il m’est parfois difficile de rentrer dans les nuances de ses mots en anglais. Souvent, une explication de texte s’impose. Cet assemblage de 14 chansons ne déroge pas à cette vieille habitude car il est constitué d’une multitude de nuances qu’il me faudra décrypter pour me rapprocher un peu plus du cœur de sa compréhension. Pour ce 9e album, j’ai cependant l’impression que son vocabulaire s’est simplifié sans perdre de sa complexité polysémique, un terme savant qui fait bien et que je sors de temps en temps.

Chaque nouvelle chanson de David participe à un ensemble bien plus vaste (j’ai presque envie de parler d’un « corpus » pour faire à la façon d’un critique musicale aux Inrockuptibles) qui nous apparaîtra comme un tout, bien au-delà de ce Book of Zoo… Si nous tenons jusque-là, à la fin de l’Histoire. A n’en pas douter, David construit une œuvre et le Temps nous en fera la démonstration. J’espère simplement la partager (cette œuvre), dès aujourd’hui, avec le plus grand nombre. Car David mérite d’être écouté et plutôt de son vivant, si possible.

Dans le Book of Zoo, sa dernière aventure musicale, David a laissé de côté ses vieux démons alternatifs (forcément datés) pour se concentrer sur ce qui me touche et semble être l’essentiel : ses chansons. Le reste, en vérité, on n’en a rien à branler. Ces 14 titres pourront être joués au ukulélé ou par un orchestre symphonique. Elles garderont leur intégrité et leur beauté. Voici donc 14 morceaux en anglais, enregistrés aux USA, là d’où il vient (aussi). Même si par bien des côtés, David est le plus français de tous nos résidents américains. Je le sais parce que je l’ai vu refaire le Monde à grands coups de ballons de rouge, accroché au comptoir d’un café, empruntant parfaitement l’accent parisien.

Une instrumentation claire et précise, des guitares qui ne se cachent pas derrière de la distorsion, une voix simple et chaude mise en avant. Un timbre particulier que je reconnaîtrai entre 1000. Et surtout ses mélodies. Celles qui me font remercier de compter David parmi mes amis. Celles que je fais écouter – en soirée - en soulignant mon lien de parenté avec cet étrange leader des Zookeepers qui me parle en anglais mais à qui je réponds en français. Car, oui, David est mon filleul et même si nous ne croyons pas vraiment en Dieu en tant qu’entité barbue et bienveillante, nous savons tous les deux que ce que nous avons créé nous survivra. C’est là le seul vrai miracle chrétien. Survivront donc, nos enfants, ces chansons, quelques mots bien choisis et peut-être un bout de nos rêves passés, présents et futurs. D’ailleurs, «Dans les mots des chansons (…) Je te survivrai » a prédit Didier Barbelivien dans le fameux « Je te survivrai » interprétée par Jean-Pierre François.

Dès la première écoute, certains titres se sont spontanément alignés avec mes goûts et ma grammaire musicale : réverb des grands espaces, chœurs de filles qui réveillent la libido, arpèges pop, arrangements légèrement datés, voix tremblante et émue de celui qui intériorise quand il chante. Alors, par facilité, j’aurais pu citer 2 ou 3 références musicales universelles, pour contextualiser ce nouvel album des Zookeepers et provoquer plus rapidement l’adhésion. J’ai d’abord pensé à Dion DiMucci (période Folk Blues) ou même à Richie Havens (sur son premier album « Mixed bags »), mais les deux sont franchement loin. Finalement, rien ni personne ne me vient à l’esprit. Ce dernier disque ressemble donc à un très bon disque de David Rosane & les Zookeepers.

Notons, au passage, une petite particularité de la tracklist du Book of Zoo, certaines de ces nouvelles chansons nécessitent de vivre avec. Ce sont d’ailleurs celles-ci qui sont en train de me changer. Car toutes les bonnes chansons me transforment et redéfinissent le monde qui m’entoure. C’est comme ça que je sais qu’elles sont bonnes. Seuls regrets mais qui n’engagent que moi, une joliesse et une sophistication sonore, à mon sens, inutile. En vérité, je rêve toujours d’un David planté derrière le micro tête de mort (un Shure 5575 LE) des studios Sun à Memphis. Le linoleum sous ses Palladium, debout dans ces 20 mètres carrés quasi vide et désaffectés. L’ombre des « grands » du blues et du rockabilly lui donnerait un relief total : l’authenticité fondatrice des pionniers. Je rêve d’un David sans son sempiternel galurin (qui a tendance à lui faire de l’ombre), direct et brut de décoffrage. C’est peut-être la naissance d’un nouveau projet de crowdfounding ou d’une pétition en ligne, contestation oblige. Rien n’est perdu à ce niveau et peut-être qu’un jour…

Dans cet album, David s’imagine cow-boy sur le retour et se pose les questions de ceux qui font le bilan : « WTF (went wong) ? ». A quel moment ça a merdé ?  Il se promène parfois dans cette ville polluée mais qu’on aime quand même. Il redevient cet enfant qu’il n’a jamais cessé d’être, cet amoureux professionnel qui n’a de cesse de retomber (amoureux), cet homme qui préfère en finir, cet autre homme qui se bat au quotidien et qui redoute le jugement divin. Cet homme, aussi, touché par la Beauté et la complexité de l’Univers et qui de ce fait ne peut que croire en Dieu ! Car comme disait Einstein : « Dieu ne joue pas aux dés ».  Bref, David (dans ses chansons) est un peu schizophrène et nous dévoile des bouts de son intimité et de ses paysages intérieurs, de ses angoisses, de sa complexité, de sa poésie et de ses rêves. Plein d’autres choses encore, des nuances que je vous laisse découvrir par vous-même -  pour peu que ce long texte vous en ait donné l’envie - et que vous soyez parvenu jusqu’à cette conclusion en forme de prédiction :
Vous lirez dans le « Book of Zoo » comme dans un livre ouvert car cet album de DavId Rosane et les Zookeepers est un très bon livre, beau et accessible à tous. Il suffit de l'écouter pour l'entendre.

 Boulogne, Mai 2018

PS :  Vous pourrez écouter et acheter en précommande « Book Of Zoo » de David Rosane & The Zookeepers ici-même. Tous les bénéfices seront reversés au profit des bibliothèques publiques du Vermont. David et ses Zookeepers, pour soutenir activement cet accès au savoir par le plus grand nombre, seront en tournée tout l’été dans ces dites bibliothèques. Si le sujet vous intéresse et si vous passez par le Vermont, vous trouverez, sur leur profil Bandcamp, du groupe tous les détails !

PS 2 :
OFFICIAL BIOGRAPHY of ZOO
The Zookeepers are a multinational collective of musical heavy hitters in full flagrant creative collaboration with Post-Punk Power and Protest rocker David Rosane, who also has a gentle side. Dave used to work as a full-time native american activist and field biologist in South America. Core Zookeepers are Bradford, Vermont-based Indie Jazz-wave duo Don Sinclair and Jennifer Grossi, both community activists and music teachers by day.
Zookeeper music might be best described as INDEPENDENT folk rock with a post-punk Americana bent, particles of Goth & a glaze of Pop. Influences include, off the cuff, Joy Division, Echo and the Bunnymen, Bob Mould, ABBA, Neil Diamond, Jazz stuff that Don listens to, The Velvet Underground, The Doors, Nick Cave, almost anything from Mo-Town, The Gun Club, Neil Young, the Boss and yes, even the Rolling fucking Stones.

CONTACT: DavidRosane@gmail.com
*This is Dave's 9th album as a singer-songwriter/band member:

Previous work:
Milk & Alcohol - as Stereo Child (reissue forthcoming)
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Photo Fabrice Plas