On connaît Elvis Costello pour ses chansons acérées, ses changements de style incessants et sa discographie monumentale. On sait moins que son père, Ross MacManus (1927-2011), était un chanteur et trompettiste reconnu dans l’Angleterre des années 50 et 60. Ross a longtemps été la voix et la trompette du Joe Loss Orchestra, l’un des orchestres de danse les plus populaires de la BBC.
En 1985, la BBC organise une émission spéciale pour Saturday Review et réunit Ross MacManus et son fils Elvis Costello pour un moment unique : une interprétation de “Georgia On My Mind”, accompagnés par le Joe Loss Orchestra. Le morceau est enregistré le 12 octobre 1985 dans les studios de la BBC et diffusé le 12 décembre 1985. C’est une performance rare, car Ross MacManus avait déjà pris du recul par rapport à la scène musicale, et voir Elvis Costello chanter aux côtés de son père, dans un registre très éloigné de ses propres productions, reste un vrai plaisir. La captation elle-même n’a longtemps circulé que sous le manteau, ce qui la rend encore plus précieuse aujourd’hui.
Ross MacManus n’a jamais vraiment connu la notoriété de son fils, mais il a marqué l’histoire de la musique britannique à sa manière. On lui doit notamment la publicité culte “The Secret Lemonade Drinker” pour R. White’s Lemonade, diffusée en 1970, où un jeune Declan MacManus — le futur Elvis Costello — chante déjà les chœurs. Cette version de “Georgia On My Mind” est donc un petit trésor, un moment suspendu où deux générations se rejoignent, quelque part entre jazz, swing et émotion familiale.
En 1978, un 33 tours 17 cm au titre improbable, Washing The Defectives, sort sur le petit label Pious Records (référence JP 310). Sur la pochette figure le nom d’un groupe tout aussi étrange : The Beatles Costello. Tout laisse penser à une plaisanterie de musiciens en roue libre, et c’est sans doute bien ce que c’était. Le nom, contraction ironique entre les Beatles et Elvis Costello (qui est alors à la pointe de la branchitude), annonce la couleur : un projet parodique, un jeu de studio plus qu’un vrai groupe.
L’EP aligne quatre titres — Soldier of Love, I Feel Fine, Theme From a Summer Place et Out of Limits — tous des reprises exécutées avec un sérieux approximatif et un plaisir manifeste. C’est d’ailleurs cette reprise du classique surf Out of Limits qui m’a attiré vers ce disque, curieux de voir comment un tel morceau, symbole d’une époque et d’un son si précis, pouvait être réinterprété par un groupe au nom aussi facétieux. Le résultat, à la fois maladroit et sincère, trahit un véritable amour pour la musique instrumentale des sixties, même sous le vernis de la parodie.
Selon les quelques blogs et bases de données qui en gardent la trace, le disque est un ovni, à la frontière de la blague musicale et du pastiche pop. Le blog Shotgun Solution note même : « I’m guessing this record wasn’t meant to be taken very seriously. »
Derrière cette plaisanterie se cachent pourtant quatre musiciens plutôt chevronnés : Andy Paley, Chuck Chaplin, Eric Rosenfeld et Jim Freeman. Andy Paley, surtout, n’était pas n’importe qui. Avec son frère Jonathan, il avait fondé The Paley Brothers, formation de power pop élégante signée chez Sire Records, avant de devenir producteur et compositeur reconnu. On lui doit des collaborations avec Brian Wilson, Jerry Lee Lewis ou encore NRBQ, ainsi que de nombreuses musiques pour le cinéma et la télévision, de Dick Tracy à SpongeBob SquarePants. Son goût pour la mélodie, l’humour et les projets atypiques trouve ici une sorte de laboratoire miniature.
Eric Rosenfeld, parfois crédité sous le surnom ironique de « Slowhand », est mentionné comme guitariste principal. Il aurait joué dans The Sidewinders, groupe de Boston dans lequel passa un temps Billy Squier. Jim Freeman, à la batterie, semble avoir été un musicien de studio, tandis que Chuck Chaplin, au piano, complète l’ensemble avec une touche plus lounge. Peu d’informations subsistent sur eux, mais leur présence dans un tel enregistrement donne une idée de l’atmosphère : des amis, probablement rassemblés autour d’Andy Paley, enregistrant un disque pour rire, avec une vraie compétence musicale mais sans autre ambition que celle de s’amuser.
Washing The Defectives ("Laver les défectueux") n’a pas eu de suite, ni même de véritable distribution : un tirage modeste, quelques exemplaires qui circulent encore entre collectionneurs, et des mentions perdues sur des sites de disques rares. Pourtant, cet objet mérite qu’on s’y arrête. Il capture un moment très précis de la fin des années 70 — celui où la pop intelligente, la new wave naissante et le second degré cohabitaient joyeusement.
Quarante ans plus tard, ce petit vinyle reste une curiosité attachante : un canular de musiciens brillants, une blague pleine d’amour pour la pop, et une preuve que même les projets les plus légers peuvent laisser une trace durable dans les marges de l’histoire musicale.
Assez étonnante cette reprise de "Mystery Dance" d'Elvis Costello par les Hot Pants. On s'attend plus à ce que le groupe emprunte aux 50's et 60's plus qu'au répertoire New-Wave. Ce tître est extrait du génial premier album d'Elvis "My Aim Is True" sorti en 1977.
J'ai déjà publié plusieurs chansons live d'Elvis dont une versionde "Knockin' On Heaven's Door" qui a super bien marché sur YouTube puisqu'elle comptabilise jusqu'à maintenant 50 000 vues. Un record pour Bouloup. Le nombre de vues n'a aucune importance pour moi, sinon je publierai plutôt des raretés de r'n'b américain. Anyway, depuis, j'ai trouvé une autre version du standard de Bob Dylan interprétée par Elvis Costello. Ce coup-ci, il y a une guest-star de renom à la guitare : l'ancien Byrds Roger McGuinn. Ce coup-ci, je vise les 100 000 ! Je parle de vues sur YouTube !
Avant qu'Elvis Costello ne devienne ce binoclard new wave au look étriqué, il jouait dans une formation du nom de Flip City... Un groupe pop pas très loin de l'esprit pub rock. Si le groupe n'a jamais rien publié d'officiel durant son existence, il existe un paquet de démos qui tournent depuis un moment. Dont cette cover du monument de Bob Dylan qui convient parfaitement au génial Elvis C.
Bien sûr, les deux Elvis ne se sont jamais rencontrés... Et quand j'évoque Elvis Presley, c'est plutôt de son guitariste en chef dont il est question, James Burton. Le magasin de disques "Village Music" à Mill Valley en Californie était le type d'endroit qu'aimait fréquenter les stars. Du coup, chaque année, à l'occasion de sa fête d'anniversaire, tout pouvait arriver, comme un bœuf, en 1989, avec Elvis Costello, Jerry Garcia et James Burton. Et quand, en plus, il s'agit d'une reprise d'Hank Williams...
J'ai acheté - par hasard - le premier album d'Elvis Costello lors de sa sortie. Depuis, j'écoute toujours ce génie de la pop musique. Ici, il s'agit d'une reprise du groupe de Ranking Roger : The Beat. Ranking qui est mort, il y a quelques semaines. C'est donc une sorte de double hommage que je rend ici-même. Cette reprise est disponible en version studio sur l'album "Punch the clock". Elvis a joué 34 fois en live ce morceau entre 1983 et 1985. Cette captation est donc issue de ces 34 concerts dont on trouvera le détail ici-même. Cette version est donc assez rare.
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Voici une version instrumentale de "I Feel Fine" des Beatles par les Beatles Costello... Une bonne façon de justifier un tel patronyme ! Le résultat est plutôt sympa...
Voici ma chanson préférée d'Elvis Costello. Elle est tirée de son premier album : "My Aim Is True". Ici, il s'agit du concert dont j'ai déjà publié un morceau : "Stand Down Margaret". Après enquête, il s'agit d'un live à Rock Palast, en Allemagne, le 15 Octobre 1983. Si on fouille sur YouTube, on trouvera le concert complet... Et avec des images ! Alors pourquoi ? Et bien, ma version a un son beaucoup plus intéressant... Promis, je l'ai comparé. Rien à voir. Et cette version d'Alison a un final qui fait toute la différence (avec grosse guitare et cuivres).
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Bon, comme chaque année, je me demande si je vais continuer l'aventure Bouloup. Même si cela fait 8 ans d'existence, plus de 2400 articles, 420 000 visites, 1 700 chansons publiées (via Youtube), 200 enregistrements partagés. On notera que les 3 vidéos les plus écoutées sont les Beatles "Just Fun", Elvis Costello "Knockin' On Heaven's Door" et Scott Walker "The Impossible Dream"... Les Beatles ont dépassé la barre des 15 000 vues ce qui reste assez modeste. Pas de quoi monétiser même si j'en avais l'intention. Cela donne, en tout cas, une bonne indication quant à l'intérêt global porté sur le rock indé français des années 80. Je n'ai, bien sûr, pas complétement fait le tour de la question et j'ai plein de "bonnes" idées pour la suite. J'ai déjà élargi mon champ d'investigation à la Suisse et à la Belgique. Et puis, l'utilisation de YouTube me pose problème. Je n'ai que rarement les droits concernant ce que je publie. Pour l'instant, je n'ai eu que 4 "avertissements" de Youtube à 4 époques différentes ce qui m'a permis d'éviter la fermeture des 3 ou 4 chaines que j'utilise. Mais je ne suis pas à l'abri. En tous cas, je félicite Etienne Daho, Jérome Soligny, les Misfits et Michelle Shocked pour leur gestion irréprochable et leur manque d'empathie en vers leurs fans qui essaient juste de partager leur passion avec d'autres. Pas grave, plus personne n'écoute Michelle Shocked ou Jérome Soligny. Et ça ne devrait pas s'arranger. Il se peut qu'à un moment ou à un autre, par lassitude, je lâche l'affaire pour me consacrer à un autre projet. En espérant que Bouloup me survive assez longtemps pour diffuser au maximum ses contenus...
Pour tous les amateurs d'easy-listening ce "Theme From A Summer Place" est un passage obligé et un énorme tube pour Percy Faith. Bien sûr, il existe des centaines de cover de ce tube inoxydable dont cette jolie version des Beatles Costello.
Parler des Long Ryders, c’est remonter au Los Angeles du début des années 80, quand la scène alternative locale explorait de nouvelles voies entre psychédélisme, folk-rock et énergie punk. Dans le sillage des Dream Syndicate, des Rain Parade ou des Bangles, émergeait un mouvement qu’on a vite baptisé Paisley Underground. Les Long Ryders en faisaient partie… mais avec leurs santiags aux pieds et un amour immodéré pour Gram Parsons et le country-rock des sixties, ils s’en démarquaient immédiatement.
Formés en 1982 autour du chanteur-guitariste Sid Griffin, du guitariste multi-instrumentiste Stephen McCarthy et du batteur Greg Sowders, les Long Ryders sortent dès 1983 un premier EP, 10-5-60. Une carte de visite explosive, où les riffs garage côtoient des harmonies country, le tout joué avec la fougue de punks en rodéo. L’année suivante, leur premier album Native Sons confirme leur originalité : on est loin de l’esthétique new-wave de l’époque, mais aussi du revival rockabilly alors en vogue. Ici, on célèbre les racines américaines sans nostalgie, en y injectant une bonne dose d’électricité.
En 1985 sort State of Our Union, sans doute leur disque le plus marquant, porté par le single “Looking for Lewis & Clark”. L’album fait un carton en Angleterre, où la presse musicale – toujours friande d’américanisme – s’emballe. L’Europe deviendra un refuge et un soutien pour le groupe, souvent mieux compris de ce côté de l’Atlantique que chez eux, aux États-Unis. Leur dernier album de la première période, Two-Fisted Tales (1987), poursuit sur la même veine, mais le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Le groupe se sépare peu après.
Si les Long Ryders n’ont jamais vraiment eu de “hit” planétaire, leur héritage est immense. Ils sont aujourd’hui considérés comme l’un des chaînons essentiels entre le country-rock des années 70 (Byrds, Flying Burrito Brothers, Buffalo Springfield) et ce qu’on appellera plus tard alt-country ou Americana. Des formations comme Uncle Tupelo, Wilco ou Jayhawks leur doivent beaucoup.
Contre toute attente, les Long Ryders se reforment régulièrement à partir des années 2000, multipliant concerts et compilations. En 2019, ils publient un nouvel album, Psychedelic Country Soul, leur premier en plus de trois décennies, salué par la critique. Et en 2023, September November confirme que leur mélange de country, folk et rock reste toujours pertinent.
Les Long Ryders ont toujours été à contre-courant : trop country pour les fans de rock indé, trop bruyants pour les puristes du folk, trop roots pour les adeptes du post-punk. Mais c’est précisément ce qui fait leur charme et leur importance. Cow-boys électriques, héritiers de Gram Parsons autant que du punk, ils ont ouvert la voie à toute une scène qui allait s’imposer dans les années 90 sous le nom d’Americana.
Nous sommes le 9 Septembre 1986 à Madrid et les Long Ryders attaquent un des passages obligés du répertoire d'Elvis Costello, une composition du fameux Nick Lowe.