Voici l'autre face de l'unique single de Streetlevel sorti en 1986, une chanson avec un titre très poétique : "Finish Of The Bliss".
Bouloupstock
Nous sommes le 21 juin 1990 et nous avons décidé d'organiser une sorte de festival dans un champ (sur les bords de la Marne, il me semble) que nous a prêté un artiste ami de Sandy (manageuse de Cérémonies et surtout de Seaton). Nous tirons un câble de la maison voisine... Et voilà c'est parti.... On commence par un groupe garage dont je ne me souviens pas du nom (avec Bruno à la batterie, ex-Cérémonies, futur Monkey Business). C'est la première photo ci-dessous avec sur la gauche Pakito qui observe. Puis c'est au tour des Etc's (avec Pascal, Led', Véro et Marc-André) et enfin, Franck, Pakito, Gordon (avec les Chinaski's ou le Sexe des Anges). Les copains sont là. On discute, on boit des bières, c'est sympa. Et à minuit pile, nous plions les gaules... Ni vu, ni connu... Sur la 3e photo, on reconnait à gauche Marc-André et au milieu Gordon !
Le single des Trotskids
Ici, on pourra télécharger en Mp3 le dernier enregistrement des Trotskids soit un single sorti en 1987.
Streetlevel
Dans la série des pépites oubliées de la scène rock belge des années 80, voilà un 45 tours qui mérite le détour. Sorti en 1986 sur le minuscule label Embryo Arts, basé à Sint-Truiden, le single Streetlevel propose deux morceaux : Never Knew en face A et Finish Of The Bliss en face B.
Peu d’informations circulent sur le groupe, et c’est ce qui le rend encore plus intrigant. La pochette (signée Paul Keeble) affiche un style très DIY, typique des petites productions indépendantes de l’époque. Musicalement, difficile de se prononcer sans écoute — aucune trace du single n’est disponible en ligne pour l’instant — mais les rares mentions croisées laissent penser à un mélange de rock, reggae, punk et new wave, comme beaucoup de formations belges de cette période.
Le disque porte la référence EAS 2 et semble être l’une des toutes premières productions d’Embryo Arts. Une curiosité : un listing britannique de 1984 mentionne déjà le titre Never Knew avec le numéro de catalogue EAS 002, mais tout porte à croire que la sortie officielle date bien de 1986.
Stillers
En 1982, dans la petite ville de Créon, au cœur de l’Entre-deux-Mers, quatre gamins sortent un disque qui deviendra culte pour les amateurs de punk français : "Rock Rural". Le groupe s’appelle Stillers et, derrière ce nom, on trouve Pierre Lascourrèges au chant, Régis Canadas à la guitare, Christian Pin à la basse et Patrick Phénix à la batterie. Formés en 1979, ils font partie de cette scène bordelaise hyperactive qui, au tournant des années 80, a vu émerger une poignée de groupes aujourd’hui mythiques : Stalag, Strychnine, Stilettos, Gamine… Bordeaux n’était peut-être pas Londres, mais dans les caves et les bars de la ville, ça bouillonnait fort.
À l’époque, la scène punk bordelaise a une particularité : elle est organisée autour d’une poignée de labels, de squats et de fanzines qui se connaissent tous. La boutique New Rose à Paris sert de plaque tournante pour diffuser les disques en dehors de la région, et des labels comme Poison Noir font le lien entre les groupes et le reste du pays. C’est sur ce label que sort "Rock Rural" en 1982, dans un pressage limité à 1 000 exemplaires. L’enregistrement a été réalisé en deux jours seulement, au studio Sequana, à Choisy-le-Roi, en plein mois d’août. Pas le temps de fignoler : six morceaux, dix minutes de musique, tout est expédié avec une énergie brute et un son franchement crade, mais totalement assumé.
L’originalité des Stillers, c’est qu’ils ne cherchent pas à copier les Londoniens ou les Parisiens : ils parlent de leur réalité à eux. Le morceau titre, "Rock Rural", donne le ton : pas question de singer la ville ou le Marais, ici on raconte les bals de campagne, les bars du coin, les bastons du samedi soir, les virées en mob et l’ennui provincial. Les textes sont pleins d’humour vachard, et on sent derrière tout ça une vraie tendresse pour ce monde rural que le groupe connaît par cœur. Même la pochette est un clin d’œil : la photo vient de Hara-Kiri, et, pour pouvoir l’utiliser, le groupe aurait troqué une caisse de vin local avec la rédaction.
Autre détail savoureux : le chaos règne jusque dans les titres. Entre la pochette et les étiquettes du vinyle, rien ne correspond vraiment. "Oï Oï" devient "Bats toi", "Spasmes" se transforme en "Spasme", "Disco le soir" change en "Disco ce soir"… Ce joyeux bordel, c’est presque une marque de fabrique. Et malgré cette approche bricolée, le disque circule bien : Poison Noir le distribue jusqu’en Angleterre via le réseau New Rose, ce qui permet aux Stillers de dépasser un peu leur Gironde natale.
Aujourd’hui, "Rock Rural" est devenu un petit graal pour les collectionneurs. Son côté rare, son humour, son énergie primitive et son ancrage local en font un témoignage unique de ce que pouvait être le punk en France au tout début des années 80 : spontané, libre, bricolé, et surtout très personnel. Dans un paysage où la plupart des groupes rêvaient de Londres ou New York, les Stillers ont choisi de revendiquer leur identité : celle d’un punk des champs, joué entre les vignes et les routes départementales. Et c’est précisément pour ça qu’on s’en souvient encore aujourd’hui.
Vacances À Bristol
Nouvelle extrait de la démo de Sherwood sortie en 1985, voici "Vacances À Bristol" !
L'autre face du single de The Ice Creams
Voici "Woh Ah-Ah Yeh" l'autre face du single de The Ice Creams... Un titre qui sonne plutôt bien voir beaucoup mieux que la face A...
Chris Isaak versus Elvis Presley
En octobre 1994, Memphis a vécu un moment assez unique : une grande soirée hommage à Elvis Presley, sobrement intitulée Elvis: The Tribute. J’ai déjà parlé plusieurs fois ici de Chris Isaak, dont j’apprécie la voix et la fidélité à une certaine esthétique fifties. Alors quand ces deux passions (Elvis et Chris) se croisent, ça mérite bien un billet dans votre blog préféré.
Le 8 octobre, à la Pyramid Arena de Memphis, un casting impressionnant s’était réuni pour célébrer Elvis : Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Bryan Adams, Iggy Pop, Dwight Yoakam, Cheap Trick, et j’en passe. La soirée a été diffusée en pay-per-view avant de passer plus tard sur la chaîne ABC, mais il n’en reste malheureusement aucune édition officielle en DVD ou VHS, sans doute pour des histoires de droits trop compliqués. Ce qui est certain, c’est que parmi tous ces hommages, un moment particulier s’est distingué : Chris Isaak reprenant Blue Moon accompagné par deux figures légendaires, Scotty Moore à la guitare et D.J. Fontana à la batterie, les tout premiers musiciens d’Elvis. Pour ajouter encore plus d’authenticité, Lee Rocker des Stray Cats tenait la contrebasse.
Cette rencontre est incroyable à plusieurs niveaux. Isaak a toujours revendiqué son admiration pour Presley et pour cette tradition rockabilly qui a traversé les décennies (il enregistrera quelques-uns des standards du king à l'occasion de son hommage aux studios Sun). Le voir chanter avec Moore et Fontana, c’est comme un passage de relais symbolique, un instant où le temps se replie sur lui-même. On retrouve l’élégance un peu mélancolique d’Isaak, mais aussi la pulsation brute du tout premier rock’n’roll, celui qui a bouleversé la planète depuis Memphis dans les années 50. La prestation circule en vidéo sur internet et elle est aussi incluse dans l’album It’s Now or Never: The Tribute to Elvis, sorti chez Mercury, qui compile une partie des performances de cette soirée.
En tant que fan d’Elvis, je ne peux qu’être touché par ce genre de moments, où l’hommage ne sonne pas comme une récupération mais comme un véritable acte de filiation. Cette soirée d’octobre 1994 reste un jalon discret, presque oublié car jamais réédité officiellement, mais qui incarne parfaitement la magie d’Elvis et l’empreinte qu’il a laissée sur des générations d’artistes.
Le premier mini-album de Demolition Party
Pour d'obscures histoires de droits, le premier mini album de Demolition Party : Cell Islands avait disparu des plateformes de streaming... Qu'on se le dise, l'album est de retour et toujours aussi bien et recommandable ! On pourra l'écouter ou le ré-écouter ici-même ! J'en profite pour republier le long article que j'avais écrit à sa sortie ! Depuis, Demolition Party chante en français et se montre sur sa dernière pochette ... Comme quoi...
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Ah j’oubliais, Demolition Party
Jungle Book Pt.II
Voici l'autre face du premier single du groupe ska et belge Der Polizei. Parfois, il manque peu de choses pour que ça réussisse... D'abord choisir le bon nom style "The Police" au lieu de "Der Polizei", ensuite le bon style musical... Du reggae plutôt que du ska en carton-pâte. Bon, la production de ce single n'a pas du aider non plus. J'imagine que les responsables devaient "faire" que de la variété et n'avaient jamais mis sur la platine un single des Specials ou de Prince Buster !
Une petite pensée pour Tai Luc
Petite pensée pour Tai Luc le chanteur de La Souris Déglinguée qui nous a quitté il y a plus de 2 ans. Voici "Yasmina P.A." qui reste un incontournable de leur discographie et qui sonne toujours aussi bien...
The Ice Creams
En 1979, un groupe belge au nom aussi simple qu’énigmatique, The Ice Creams, publiait un unique 45 tours sur Mafia Records. Sur la face A, un morceau intitulé Flashes, sur la B un titre plus déstructuré, Woh / Ah-Ah / Yeh. C’est à peu près tout ce qu’il reste de ce quatuor composé d’Ernst au chant, aux guitares et claviers, Paolo à la guitare, Sidney à la basse et Werner à la batterie. Le disque n’a pas connu de véritable succès commercial, mais il a tout de même circulé dans plusieurs pays européens et s’est attiré l’attention de quelques amateurs éclairés.
Le blog WhyDoThingsHaveToChange en parle comme d’une petite pépite oubliée, pop et rock à la fois, avec des mélodies accrocheuses et une ambiance détendue qui résume assez bien une certaine esthétique de la fin des années 70. L’auteur souligne le caractère éphémère du groupe, qui n’a rien laissé d’autre derrière lui que ce 7", mais qui a su condenser en deux titres une fraîcheur et une énergie qui auraient mérité plus de reconnaissance. Aujourd’hui, le disque est devenu un objet rare, recherché des collectionneurs et des passionnés de cette scène marginale, un de ces enregistrements qui se transmettent de blog en blog et d’enchère en enchère, loin des radars du grand public.
Redécouvrir Flashes aujourd’hui, c’est un peu comme tomber sur une photographie jaunie dans un grenier : on y lit une époque, ses couleurs, ses promesses inabouties, et on se prend à imaginer ce qu’auraient pu devenir The Ice Creams si le hasard ou le marché leur avait laissé une chance.
Sans Silence
Voici le très bon "Sans Silence" extrait des "Musiques De La Honte" de Dazibao sorti en 1987 !
Der Polizei
Parmi les nombreux groupes belges qui ont tenté leur chance au tout début des années 80, il y a Der Polizei. Originaire de Malines (Mechelen), la formation s’inscrit dans la mouvance ska et Two Tone alors en plein boom. Formé en 1980, le groupe se fait rapidement remarquer en participant aux finales du fameux Humo’s Rock Rally, véritable tremplin de la scène rock et pop belge. Der Polizei restera actif jusqu’en 1985, emmené par son chanteur Jean Rousseau, qu’on retrouvera plus tard dans le LSP Band après être passé par Hold Up et Bizjou.
La discographie du groupe est courte mais bien réelle. Entre 1980 et 1983, Der Polizei sort quatre 45 tours : C.I.A., Let’s Do The Razzia / Give It Up, Don’t Dance With Me et Knock Out / Dog Day. En 1985, une dernière apparition un peu étrange a lieu sous la forme d’un maxi promotionnel partagé avec Yello, Vicious Games / Knock Out, publié par PolyGram.
Dans la foulée de Madness, The Specials et de toute la vague Two Tone britannique, Der Polizei proposait un ska énergique, parfois teinté de disco, qui avait tout pour plaire. Pourtant, comme beaucoup d’autres formations belges de l’époque, le groupe n’a pas dépassé un cercle restreint de fans et quelques passages radio ou télé. Aujourd’hui, ses disques se retrouvent surtout chez les collectionneurs de ska revival et les amateurs de vinyles belges un peu obscurs.
Mangeuse D'hommes
Voici la face B du dernier enregistrement des Trotskids, voici le très droit dans ses Docs et très punk "Mangeuse D'Hommes".
Pourquoi Tu Parles
Dernier extrait du min-album de Cellophan' sorti en 1985, voici "Pourquoi Tu Parles" !
Trotskids
Formé à Rennes en 1982, Trotskids s’impose rapidement comme l’un des groupes phares de la scène punk française du début des années 80. À contre-courant de la new wave dominante à l’époque, le groupe développe un son brut, direct, avec des paroles provocatrices, volontiers satiriques, oscillant entre humour gras et coups de gueule sans filtre. Porté à ses débuts par un quatuor composé de Doumé au chant, Félipé à la batterie, Ivan à la guitare et Ruff à la basse, Trotskids impressionne dès ses premiers concerts, jusqu’à se produire très tôt aux Trans Musicales de Rennes devant plus de 1 500 personnes.
Leur premier album, sobrement intitulé Trotskids, sort en 1984 sur Chaos Productions, un label alors incontournable pour toute une génération de punks en France. On y retrouve déjà tout ce qui fera la marque du groupe : une énergie Oi!, des morceaux courts et abrasifs, et des titres pas très subtils comme Furonculés, Scato, Je sens mauvais ou Pas de voyous dans mon bar. Deux ans plus tard, ils enfoncent le clou avec A mort, à fond, cette fois sur Terminal Records, qui confirmera leur statut dans le paysage punk hexagonal. On les retrouve aussi sur plusieurs compils de l’époque, comme Chaos en France, qui documente fidèlement cette scène turbulente et souvent autodidacte.
Comme beaucoup d’autres groupes du moment, Trotskids n’échappe pas aux tensions internes ni aux envies divergentes. Après quelques changements de line-up (Oliv, Gus, Bugs Denis), ils sortent un ultime 45 tours, Mise à S.A.C., en 1987, avant de splitter la même année. Ce dernier titre fait explicitement référence au tristement célèbre Service d’Action Civique (S.A.C.) de Charles Pasqua, une officine para-policière liée au RPR, dont les méthodes brutales et les liens troubles avec le pouvoir avaient choqué jusqu’au sein de la droite traditionnelle. Une manière pour Trotskids de boucler la boucle dans leur tradition de provocation politique teintée de dérision.
Contre toute attente, Doumé et Félipé relancent le projet en 2008, entourés de deux nouveaux complices, Marco à la guitare et Bruno à la basse. Ils remontent sur scène, rejouent les classiques et participent à quelques affiches emblématiques, notamment un concert remarqué à la Maroquinerie en 2011 aux côtés d’Agnostic Front.
Plus de trente ans après ses débuts, Trotskids reste l’un des meilleurs exemples de ce punk français, franc du collier, sorti du garage et balancé en pleine face, sans détour ni second degré. Un groupe culte pour ceux qui savent, trop souvent oublié dans les récits officiels mais bel et bien vivant dans les sillons. Voici la première face de leur dernier enregistrement...
L'autre face de Purin
Voici, l'autre face de l'unique single de Purin... Une chanson très pop avec des arpèges et des contrechants façon orchestre classique. Un vrai slow, quoi !
Purin
En 1977, dans la ville de Tergnier, quelque part dans l’Aisne, un groupe au nom parfaitement provocateur voit le jour : Purin. C’est l’une de ces formations éphémères, nées dans le sillage de la vague punk anglo-saxonne, et qui ont gravé leur trace sur vinyle avant de disparaître sans laisser beaucoup plus qu’un 45 tours derrière elles. Le disque en question, sorti sur le minuscule label Oxygène (référence OXY 02), aligne deux titres chantés en anglais : "You Don’t Want" en face A, et "Don’t Leave Me Babe" en face B. Un son brut, un chant hésitant, une énergie adolescente, un mix approximatif, tout ce qu’on peut espérer d’un pressage punk rural de la fin des années 70. Mais aussi une sincérité palpable et ce petit frisson d’authenticité qu’aucune réédition de luxe ne pourra jamais reproduire.
Le groupe était composé de Patrick Pain (chant, piano), Damien Lecuyer (chant, guitare), Philippe Lacoche (guitare) et Gérard Lopez (chant, basse). Une bande de jeunes, visiblement déterminés à faire du rock’n’roll avec les moyens du bord, dans une ville plus connue pour ses usines que pour sa scène musicale. À l’époque, le punk français n’en est encore qu’à ses balbutiements. Hormis quelques figures déjà identifiées comme les Guilty Razors ou Asphalt Jungle, très peu de groupes sortent des disques, encore moins en province. C’est dire à quel point l’existence même de ce single relève presque de l’anomalie historique.
Aucune réédition connue, aucune anthologie ne les mentionne. Leur disque est aujourd’hui un petit graal pour les collectionneurs de punk obscur, un trésor de crate digger que l’on voit passer à l’occasion sur eBay ou Rakuten, souvent dans un état correct mais jamais pour longtemps. Sur la pochette, un visuel minimaliste, rose pâle, avec une photo du groupe. Sur YouTube, quelques vidéos permettent de se faire une idée de leur son : garage, tendu, maladroit, mais attachant.
Une chose est sûr, Purin remporte haut-la-main le concours du meilleur nom de groupe (punk ? garage?) et rien que pour cela mérite que l'on écoute son single...
Le retour des Rois Fénéants
En fouillant sur le web et grâce à la sympathique bassiste du groupe que j'ai croisé dans une soirée il y a un certain temps, je suis tombé sur plusieurs de leurs vidéos...
Bocas sobre una araña (en version live)
Voici une captation live de Los Monaguillosh datant de 1983 !
Lloyd Cole
S’il fallait choisir un seul dandy lettré pour incarner une certaine idée de la pop anglaise des années 80, ce serait sans doute Lloyd Cole. Né en 1961 à Buxton, dans le Derbyshire, Cole a d’abord étudié la philosophie et la littérature à l’université de Glasgow avant de se lancer dans la musique. De cette formation universitaire, il gardera le goût des citations, des références, des figures complexes – qu’il glissera avec élégance dans ses textes, sans jamais tomber dans la prétention. C’est à Glasgow, au début des années 80, qu’il forme The Commotions, un groupe de rock indépendant rapidement signé par le label Polydor. Le premier album, Rattlesnakes (1984), est un petit bijou de pop érudite et nerveuse, où l’on croise aussi bien Eva Marie Saint que Norman Mailer. Porté par des titres comme Perfect Skin ou Forest Fire, le disque devient culte presque immédiatement. Suivront deux autres albums avec les Commotions – Easy Pieces (1985) et Mainstream (1987) – un peu plus produits, un peu moins incisifs, mais toujours portés par l’intelligence mélodique et les textes acérés de Cole.
En 1989, le groupe se sépare. Lloyd Cole s’installe alors aux États-Unis, d’abord à New York puis dans le Massachusetts, et entame une carrière solo discrète mais constante. Son premier album solo, sobrement intitulé Lloyd Cole (1990), s’aventure sur un terrain plus rock, avec une production américaine typique du début des années 90. Il poursuit en 1991 avec Don’t Get Weird on Me Babe, un disque audacieux coupé en deux : une face orchestrale façon crooner postmoderne, et une face plus rock. On y entend déjà ce goût pour l’expérimentation discrète, loin des tendances, mais toujours dans une forme de classicisme exigeant. Au fil des décennies, Cole affine son écriture, s’oriente vers des ambiances plus acoustiques (Music in a Foreign Language, 2003), puis vers une folk-pop doucement ironique (Broken Record, 2010), avant de surprendre tout le monde avec un virage synthétique maîtrisé dans Guesswork (2019), où sa voix s’appuie sur des nappes électroniques glacées à la façon de David Sylvian ou Talk Talk. Ce tournant se poursuit avec On Pain (2023), produit par Chris Merrick Hughes (Tears for Fears), qui creuse la veine introspective et synthétique avec une élégance peu commune.
Lloyd Cole n’a jamais cessé d’enregistrer, de tourner, d’échanger avec son public via son site internet ou ses newsletters pleines d’humour britannique. On l’a même vu collaborer avec Hans-Joachim Roedelius du groupe Cluster pour un album ambient en 2004, preuve que ce faux classique, discret mais curieux, ne s’est jamais enfermé dans une formule. Ses chansons sont souvent peuplées de personnages désabusés, de figures littéraires, d’amours compliqués et de pensées sur le temps qui passe. Et malgré les changements de ton ou d’arrangements, on y reconnaît toujours cette voix légèrement traînante, un peu flegmatique, qui semble regarder le monde avec distance, mais aussi une certaine tendresse. Il faut dire qu’il a beaucoup compté pour nous. Ses disques ont vraiment accompagné nos vies, au fil des années 80 et des années 90. On l’écoutait tard le soir, seul ou entre amis, en quête de sens ou simplement pour le plaisir de ces chansons à la fois mélodiques, élégantes et touchantes. Ses mots, ses accords, cette façon si particulière de mêler ironie et émotion, ont marqué durablement notre rapport à la pop.
Cole fait partie de ces artistes qui n’ont jamais cherché à revenir sur le devant de la scène, mais qui ont su construire un lien durable avec ceux qui les écoutent. Une forme de fidélité mutuelle, sans tapage. On le suit comme on lit un écrivain qu’on aime, dont chaque nouveau livre offre une variation sur des thèmes familiers. Une œuvre discrète mais précieuse, pour celles et ceux qui aiment la pop qui pense sans s’excuser d’être belle.
Nous sommes le 21 Mars 1990 à Madrid, Lloyd s'attaque à un classique du King Elvis !
Pêle-mêle
Grâce au camarade Yannick voici quelques photos issues de nos différentes aventures musicales... D'abord, Led et Pascal à l'époque des Fricotins et des Etc's, puis Dave et André The Dude suivi de Led' et Dave (à l'époque des Monkey Business).
Le retour d'Ox
J'ai déjà parlé ici-même d'Ox ! Depuis, j'ai trouvé d'autres infos qui viennent compléter le propos :
Ox (à ne pas confondre avec d’autres ensembles ou musiciens appelant leur projet « Ox ») est un groupe de punk‑rock havrais formé vers 1977/78, actif principalement entre la fin des années 70 et le début des années 80, avant une reformation récente. Le groupe se distingue par un rock ultra‑rapide, des titres très courts (autour de deux minutes), une énergie brute inspirée à la fois des Ramones et du MC5. Ils ont marqué les scènes normandes avec un style minimal et rugueux, très prisé par les amateurs de rock vintage
Le line‑up original (1977–1981) comprenait Sylvain Paumelle au chant, Jean‑Philippe Docteur à la guitare, Eric Ansquer à la guitare, Alain Baud à la basse, et Claude Cornacchini à la batterie. En 1981 un changement de chanteur survient avec l’arrivée de Didier Bocquet, tandis que Docteur, Baud et Cornacchini restent en place. Le groupe se reforme à partir de 2016, avec un line-up actualisé : Fred Jan au chant et guitare, Jean‑Philippe Docteur à la guitare, Alain Baud toujours à la basse, et Claude Cornacchini à la batterie.
Le nom « Ox » signifie simplement « bœuf » en bon anglais, un choix à la fois sobre et ironique pour un groupe qui voulait incarner la force brute du punk.
Ox s’est fait connaître sur quasiment toute la scène hexagonale entre 1978 et 1981, enchaînant les concerts percutants et les compositions au tempo nerveux. Longtemps oublié en dehors des cercles locaux, le groupe a acquis une aura certaine grâce à sa formule sonore directe, implacable et à son identité restée punk jusqu’au bout, même après la reformation récente.
En résumé, Ox c’est un caillou brut du rock français — compact, rapide, sans fioritures — forgé au Havre à la manière d’un diamant taillé dans l’urgence ; un groupe à part, fidèle à son style, et aujourd’hui de retour avec ses anciens membres historiques et le nouveau chanteur Frédéric Jan.
Voici la face A de leur premier single !
Los Monaguillosh
Madrid, début des années 80. Tandis que la Movida explose dans les rues, multicolore et débridée, un petit groupe choisit une autre voie, plus sombre, plus dense. Ils s'appellent Los Monaguillosh – ce qui signifie, en français, « les enfants de chœur », une image assez ironique vu la noirceur de leur univers. Formé à la fin des années 70, le groupe commence dans une veine mod revival, un peu à la manière de Los Elegantes ou de Los Flequillos, figures déjà connues à Madrid.
Mais rapidement, leur son s’obscurcit. Aux influences mod s’ajoutent des atmosphères plus pesantes, des guitares réverbérées, une basse très en avant et un goût pour l’étrange. À la formation de base – Jaime Munárriz à la basse, Pablo Martín Patino au chant et à la guitare, Juan Andrés Castro à la batterie – viennent s’ajouter Susana Millaruelo (chant), Beatriz Alonso (claviers), Amador Luque (guitare) et enfin Ricardo Moreno (batterie), qui rejoindra plus tard Los Ronaldos.
En 1983, le groupe enregistre un EP trois titres sur le label indépendant Dos Rombos. Intitulé Voces en la jungla, il contient aussi Bocas sobre una araña et De Madam. Le disque est aussi étrange qu’envoûtant, traversé de motifs sinistres et de textes cryptiques. Peu de temps après, ils sortent un second 45 tours autoproduit, Prisma de ágatas / Ciclos, puis plus rien. Pas d’album, pas de carrière longue, mais une poignée de chansons qui vont marquer durablement la scène underground espagnole. Los Monaguillosh se produisent à Rock-Ola, participent à des émissions comme La Edad de Oro ou Caja de Ritmos, mais restent un phénomène marginal.
Le groupe se sépare en 1984, laissant derrière lui un sillage de fans fascinés. Des enregistrements live, des sessions radio et quelques inédits circulent depuis sous le manteau : Luces humanas, Náuseas de amor, Enigma... Jaime Munárriz s’orientera vers des projets plus expérimentaux comme Destroy Mercedes et même vers la production hip-hop dans les années 90. Si leur discographie tient en deux disques, leur empreinte, elle, reste. Voces en la jungla, notamment, est devenu un classique du post-punk espagnol : une ligne de basse entêtante, un chant spectral, un morceau suspendu dans un espace-temps où se mêlent anxiété et poésie. Aujourd’hui encore, Los Monaguillosh comptent parmi les groupes les plus mystérieux – et les plus fascinants – de l’Espagne noire des années 80. Peu documentés, mais jamais oubliés. Voici un premier extrait de ce "classique"...
Exposure
En direct de Belgique, voici Exposure. Pas d'infos sur cette formation synth-pop si ce n'est cette photo au verso de la pochette qui atteste de l'existence d'un groupe avec cinq membres (dont une femme au chant). Ça sonne vraiment bien... Entre Siouxsie et Martha & The Muffins avec un son plus qu'honnête pour une auto-production ! Une jolie découverte...
The dB's
Parmi les groupes américains injustement restés dans l’ombre du grand public, The dB's méritent une mention spéciale. Formé à la toute fin des années 70, le groupe est originaire de Winston-Salem, en Caroline du Nord, mais s’est rapidement installé à New York, où il a trouvé sa place dans une scène alors en pleine effervescence. The dB's, prononcé "The Dee-Bees", pratique une pop nerveuse et mélodique, à la croisée des chemins entre la jangle pop, le post-punk naissant et un goût certain pour les bizarreries sonores.
À l’origine du groupe, on retrouve Chris Stamey et Peter Holsapple, deux compositeurs de talent qui se partagent l’écriture des morceaux. Les rejoignent Will Rigby à la batterie et Gene Holder à la basse. Stamey, qui avait auparavant joué avec Alex Chilton (Big Star), apporte une touche plus expérimentale, là où Holsapple incarne une sensibilité plus classique, presque Beatlesienne. Ce tiraillement entre pop bien construite et éclats avant-gardistes donne au groupe sa saveur particulière, surtout sur les deux premiers albums.
Le premier, Stands for deciBels, sort en 1981. Il contient le très efficace "Black and White", sans doute leur morceau le plus connu, et donne immédiatement le ton : des chansons accrocheuses mais tordues, aux arrangements fouillés et aux mélodies entêtantes. L’année suivante, Repercussion confirme le talent du groupe. C’est le dernier album avec Chris Stamey, qui quitte ensuite l’aventure. Le son s’affine, gagne en clarté, et laisse entrevoir ce que serait le groupe sans sa composante expérimentale.
Ce sera chose faite en 1984 avec Like This, album sur lequel Holsapple prend les rênes et recentre le propos vers une pop plus directe, plus accessible. Moins aventureux que les précédents, il n’en reste pas moins excellent, porté par une écriture solide et une production plus radio-friendly. The Sound of Music, paru en 1987, poursuit dans cette veine, mais marque aussi la fin de leur première période d’activité.
En 2012, contre toute attente, les quatre membres originaux se retrouvent pour enregistrer un nouvel album, Falling Off the Sky. Sans révolutionner quoi que ce soit, le disque sonne comme une lettre d’amour à leur passé musical, fidèle à ce son power pop à l’américaine qui a toujours été le leur.
The dB's ont beau ne jamais avoir rencontré un grand succès commercial, leur influence sur la scène américaine est indéniable. Ils sont souvent cités par des groupes comme R.E.M. ou The Replacements, et Peter Holsapple rejoindra d’ailleurs R.E.M. sur scène dans les années 90 en tant que musicien additionnel.
Nous sommes au Ritz à New-York, le 2 Octobre 1987 et le groupe s'attaque à un standard d'Elvis !
L'autre face d'ASB
Voici "Ho He", l'autre face du single de ASB. Une chanson avec un rtyhme exotique qui n'est pas sans me rappeller certains grands moments de Allez-Allez ou de The English Beat !
Jean_Marc et ses copains live !
Le 27 juin dernier avec notre super label nous organisions un concert au Klub. David Rosane et Duke ont ouvert les festivités. J'ai beaucoup parlé de David avec Seaton, Monkey Business, Stereo Child, Neon Campfire, David & Lucy, OD, Not Your Animal.... Etc. C'était son premier live avec ce duo qui se situe quelque part entre americana roots et Gun Club déglinguos... Très cool. Demolition Party a enchainé dans une configuration garage et en trio. Leurs chansons sont exceptionnelles même jouées au kazoo ! Enfin Jean_Marc a cloturé cette soirée. Pour l'occasion, j'ai ouvert le concert avec la reprise de Michel Kricorian que nous avons publié il y a quelques mois. Brigitte Marjo était vraiment en forme et nous avons joué pour la première fois "Désastre" qui sortira bientôt en single. Super soirée ! Merci les copains...
Acetylene en version live
Voici un live d'Acetylene lors du festival Oug'Rock en 2012. Ce festival avait lieu à Seraing (ville d'origine du groupe). Pendant ce concert, le groupe s'attaque au répertoire des Clash ! Une connection évidente quand on écoute la face A de leur unique single !
Voici ASB
Petit détour par la Suisse aujourd’hui, avec un obscur 45 tours sorti en 1983 et signé ASB, aussi connu sous le nom de Area Sole Band. Un disque rare, intriguant, et à peu près aussi documenté qu’un concert de Marquis de Sade à Lausanne en 1981 (autant dire : pas beaucoup).
Il est sorti sur le label VDE, référence 17-86, dans une édition 7 pouces plutôt sobre, au visuel typique de l’époque. Aucun crédit précis sur les musiciens, pas de livret, peu de traces dans les bases de données... tout juste sait-on que le disque a été pressé en Suisse.
Le morceau Never s’inscrit dans cette veine synth-pop minimale qu’on trouvait ici ou là dans les marges des scènes new wave européennes du début des années 80. C’est froid, un peu distant, mais accrocheur. HO HE, sur la face B, est encore plus mystérieux — peu d’extraits circulent en ligne, et les infos sont quasi inexistantes.
Rien ne permet de dire si ASB a eu une carrière plus longue ou s’il s’agit d’un one-shot. Mais comme souvent avec ces productions locales et éphémères, c’est précisément ce flou qui fait le charme de la découverte. Un disque pour collectionneur curieux, ou pour DJ cherchant un morceau rare à glisser entre deux classiques synthétiques.
Si tu as plus d’infos sur le groupe ou si tu les as vus en concert à l’époque, n’hésite pas à me contacter. En attendant, ce single rejoint la collection des belles énigmes documentées ici sur Bouloup. En attendant, voici un premier extrait de ce single.
Acetylene
Parmi les innombrables groupes éphémères de la scène punk/new wave européenne des années 80, Acetylene reste une belle énigme. Un seul 45 tours autoproduit, deux titres, et puis plus rien… ou presque. Grâce au blog Disorder – Are You Experienced?, on en sait aujourd’hui un peu plus. Le groupe s’est formé en 1977 à Seraing, en Belgique, dans la région de Liège. Il était composé de Remo Di Matteo au chant, Michel Verjans et Jacky Righi aux guitares (et chœurs), Erio Righi à la basse, et un certain Pascal à la batterie.
Leur unique disque paraît en 1980. Un 45 tours deux titres, sans label identifié, avec une pochette sobre en noir et blanc et des crédits réduits à l’essentiel. La face A, Policemen, dure environ cinq minutes. Elle repose sur un rythme de reggae un peu bancal, typique des tentatives punk de l’époque d’emprunter à cette esthétique — quelque part entre The Police et les débuts de The Clash. La face B, Life Addict, est plus directe, nerveuse et ramassée, un peu plus de deux minutes. Musicalement, Acetylene propose un punk tendu, un peu new wave, chanté en anglais, avec une énergie brute et une touche d’humour. Le jeu de guitare de Michel Verjans, notamment, est souvent décrit comme expressif, imprévisible, et parfois volontairement décalé. D’après les souvenirs rapportés par Luc Lacroix (via Bloody Belgium), Michel rayonnait dès qu’il avait une guitare en main et se lançait dans des solos “hors contexte, toujours très drôles”.
Le disque est aujourd’hui une rareté, mais les deux morceaux sont facilement écoutables en ligne. Après la fin d’Acetylene, trois de ses membres – Michel Verjans, Jacky Righi et Erio Righi – rejoindront en 1983 un autre groupe belge, Dum Dum Boys, qui sortira notamment le très bon mini-album St David’s Day. Comme souvent avec ce genre de formation locale et brève, il est difficile de retrouver davantage d’informations. Voici un premier extrait de ce magnifique single !
Rosy
Voici un nouvel extrait de l'album de Dazibao : "Les Musiques De La Honte" sorti 1987. Voici "Rosy" et sa très jolie guitare accoustique !
Les Closh
En 1981, au beau milieu de l'effervescence post-punk et de la mode des BD rock, surgit un drôle de groupe nommé Les Closh. Difficile de faire plus parodique : nom évident clin d’œil aux Clash, look approximatif, et postures de rockeurs de banlieue un peu cramés. Derrière cette farce musicale et graphique, on retrouve deux figures incontournables de la BD française des années 80 : Dodo (Dominique Niccoli) au scénario et Ben Radis (Rémi Bernardi) au dessin.
Leur première apparition, c’est dans Métal Hurlant, haut lieu de la BD indépendante et expérimentale, où ils développent sur plusieurs planches les mésaventures burlesques de ce groupe fictif aux ambitions limitées et aux riffs discutables.
Mais Les Closh, ce ne sont pas seulement des planches à bulles : ils sortent aussi un vrai disque, un 45 tours chez Les Humanoïdes Associés, avec en face A : "Toutes ces filles".
Un tube ? Pas vraiment. De la variété rock dans la lignée du Denis' Twist qui a cartonné quelques années avant et dans lequel Dodo et Ben Radis ont déjà œuvré. Le titre balance entre rock à la française et second degré assumé. Une ligne de basse sautillante, des chœurs idiots, une guitare hachée. Le tout baignant dans une ambiance de fausse drague et de vraie loose : “toutes ces filles… qui veulent pas de moi.”
"Toutes ces filles", c’est Les Closh résumés en trois minutes : un mix de rock de garage en carton-pâte et de chronique sociale rigolote, à l’image de la BD dont il est le prolongement sonore. On sent que Dodo et Ben Radis ne prennent rien au sérieux – et surtout pas eux-mêmes – mais qu’ils savent parfaitement capter un certain esprit d’époque : une jeunesse un peu paumée, gavée de rock et de slogans, qui rêve de scène et finit au bistrot.
Le disque, aujourd’hui presque oublié, se trouve parfois sur Discogs ou dans les bacs des disquaires spécialisés. Un bel objet pour collectionneur, avec une pochette évidemment illustrée par Ben Radis lui-même. Les Closh poursuivront leurs aventures sur papier jusqu’en 1993, avec six albums au total, dont le génial "Les Closh au flop 50" (1989). Mais pour les amateurs de crossover BD-musique un peu déglingué, "Toutes ces filles" reste un artefact parfait de cette époque où un groupe pouvait exister à la fois en vinyle et en cases.
The Poles
Formé à Brisbane en 1978, The Poles fait partie de cette génération de groupes australiens post-Saints, qui injectent dans leur musique une sensibilité plus mélodique, moins brutale, mais tout aussi intègre. Ils s’inscrivent dans le sillage de la scène indépendante naissante, à mi-chemin entre punk, pop nerveuse et ce que certains appelaient à l’époque un « son moderne ». Après quelques années d'activité locale, le groupe quitte Brisbane pour s’installer à Sydney en novembre 1979. Sur place, ils partagent l’affiche avec les Laughing Clowns au Metropole ou encore les Sunnyboys, et s'imposent rapidement comme un groupe live à ne pas rater !
En 1981, ils sortent leur unique disque, un 45 tours autoproduit contenant deux titres : Over And Beyond And Through en face A et Ha Ha Ha en face B. Le single est enregistré aux Basilisk Studios par Martin Bishop, et tiré à environ 500 exemplaires. Les pochettes sont sérigraphiées à la main, ce qui en fait aujourd’hui un objet aussi rare que précieux. Malgré sa diffusion limitée, ce disque laisse une empreinte durable. En 2005, la face A est d’ailleurs rééditée sur la compilation Inner City Sound – Australian Punk and Post Punk, sortie sur le label Laughing Outlaw, en parallèle de la nouvelle édition du livre culte de Clinton Walker.
The Poles se sépare en 1982, sans avoir enregistré d’autres morceaux. Leurs membres poursuivent ensuite des trajectoires variées : Dave Tyrer joue brièvement avec The Go-Betweens, à l’époque où le groupe expérimente le synthé-guitare Roland. Joe Borkowski devient photographe, notamment pour les Saints, avant de rejoindre Out of Nowhere, puis de collaborer avec The Apartments et Died Pretty. Mick Tate, quant à lui, se reconvertit dans le dessin et devient "cartooniste" freelance à Sydney.
Un seul disque, donc, mais qui résume assez bien l’effervescence discrète d’une scène indépendante australienne en pleine réinvention. Une rareté qui mérite d’être réécoutée. Voici la face A de ce magnifique single !
Une petite valse ?
Voici Sherwood et sa "valse" survitaminée ... 2:57 de vrai plaisir extrait de leur démo sortie en 1985 !
L'autre face de Réseau d'Ombres
Voici "Mirrors" l'autre face du premier single de Réseau d'Ombres sorti en 1985 !
Le single de Pumpkin Connection
Ici, on pourra télécharger le CD single 4 titres de Pumpkin Connection produit par le Regard Sonore et sorti en 2002 !
The Panamas
Il y a des groupes dont il ne reste presque rien. Pas de disques, pas de vidéos, pas même une mention dans la presse musicale de leur époque. Et pourtant, ils ont existé, répété, joué devant quelques dizaines de personnes, brûlé les planches de salles obscures ou de cafés disparus. The Panamas, groupe belge originaire de Tervuren, fait manifestement partie de cette catégorie.
D’après les rares informations disponibles, The Panamas aurait été actif entre 1979 et 1984, dans la région de Tervuren, une commune située à l’est de Bruxelles. Le groupe apparaît aujourd’hui uniquement dans une notice sommaire sur Discogs, avec juste un single à son actif et ses membres identifiés. À savoir : Hano Janssens, Marc Wouters, Jo Lemmens, Johan Morris, Wim Tavernier, Nina Hagel, Erik Vanessche et Pol Jacobs. Seuls Johan et Wim semblent avoir persévéré. Une existence assez fantomatique donc — mais pourtant réelle.
Leur nom n’est mentionné dans aucune archive de concerts numérisée, aucune base musicale belge connue (Mu.ZEE, PointCulture, etc.), et aucun fanzine ou revue spécialisée de l’époque ne semble avoir chroniqué leur activité. Bref, le genre de groupe dont la trace s’efface inexorablement à mesure que disparaissent celles et ceux qui les ont vus sur scène. On peut néanmoins situer leur période d’activité au moment où la scène belge explose de vitalité, entre punk tardif, post-punk abrasif et new wave poétique.
Entre 1979 et 1984, des groupes comme The Names, The Honeymoon Killers, The Paranoiacs ou encore 2 Belgen dessinent une carte sonore variée et souvent aventureuse. On peut donc raisonnablement supposer que The Panamas s’inscrivaient dans cet univers musical, entre rock énergique et influences cold ou punk.
Voici une première face de leur single, une chanson très sautillante avec des influences ska typiques de l'époque !