Jack & The Rippers

Jack & The Rippers fait partie de ces groupes suisses dont l’histoire est aussi fulgurante que marquante. Formés à Genève en 1977 par les frères John et Francis Seilern, revenus de Vienne avec la fièvre punk en bandoulière, ils s’entourent de Babine à la basse et d’André Tieche à la batterie. Ce dernier quittera rapidement l’aventure pour une mission humanitaire en Afrique, où il sera tragiquement tué par des rebelles angolais. Remplacé par Philip Turrian, le groupe enchaîne alors les concerts dans les caves et clubs de Genève, avec une énergie brute qui les inscrit d’emblée dans la petite histoire du punk helvétique.

Leur unique trace discographique, le 45 tours No Desire / I Feel Like A Tram, a été enregistré en avril 1978 au studio THC, mais ne sortira que le 26 novembre 1979 sur Another Swiss Label, alors que le groupe s’était déjà séparé. Avec son punk mélodique aux accents power-pop, fortement marqué par l’influence britannique, ce disque reste un véritable classique de la scène suisse de la fin des années 70. Tiré à peu d’exemplaires, l’original est aujourd’hui une rareté recherchée, rééditée par Dirty Faces en 2004, puis par Static Age et Incognito Records en 2016 et 2017.

À l’époque, un deuxième single était prévu, avec les morceaux “Safe and Secure” et “Don’t Pretend”, mais il n’a jamais vu le jour officiellement. Après la séparation, les frères Seilern et Babine poursuivent leur route en formant Zero Heroes, aux côtés de musiciens issus d’autres formations genevoises comme The Bastards. En dépit d’une carrière courte et d’une discographie minimaliste, Jack & The Rippers demeure une référence culte, témoin d’une scène punk suisse aussi vive qu’éphémère.

Voici la première face de leur unique single !

Oï Oï

2e extrait de l'e.p. des Stillers sorti en 1982 voici "Oï, Oï" mais qui sur la pochette du single s'appelle "Bats-toi" ! 

Danse

2e extrait du 1er single de Raff, voici le très speed "Danse"... Une invitation à la... qui fait plutôt peur et qui ferait fuir les pogoteurs les plus endurcis !

The Long Ryders, les cow-boys électriques du Paisley Underground

 Parler des Long Ryders, c’est remonter au Los Angeles du début des années 80, quand la scène alternative locale explorait de nouvelles voies entre psychédélisme, folk-rock et énergie punk. Dans le sillage des Dream Syndicate, des Rain Parade ou des Bangles, émergeait un mouvement qu’on a vite baptisé Paisley Underground. Les Long Ryders en faisaient partie… mais avec leurs santiags aux pieds et un amour immodéré pour Gram Parsons et le country-rock des sixties, ils s’en démarquaient immédiatement.

Formés en 1982 autour du chanteur-guitariste Sid Griffin, du guitariste multi-instrumentiste Stephen McCarthy et du batteur Greg Sowders, les Long Ryders sortent dès 1983 un premier EP, 10-5-60. Une carte de visite explosive, où les riffs garage côtoient des harmonies country, le tout joué avec la fougue de punks en rodéo. L’année suivante, leur premier album Native Sons confirme leur originalité : on est loin de l’esthétique new-wave de l’époque, mais aussi du revival rockabilly alors en vogue. Ici, on célèbre les racines américaines sans nostalgie, en y injectant une bonne dose d’électricité.

En 1985 sort State of Our Union, sans doute leur disque le plus marquant, porté par le single “Looking for Lewis & Clark”. L’album fait un carton en Angleterre, où la presse musicale – toujours friande d’américanisme – s’emballe. L’Europe deviendra un refuge et un soutien pour le groupe, souvent mieux compris de ce côté de l’Atlantique que chez eux, aux États-Unis. Leur dernier album de la première période, Two-Fisted Tales (1987), poursuit sur la même veine, mais le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Le groupe se sépare peu après.

Si les Long Ryders n’ont jamais vraiment eu de “hit” planétaire, leur héritage est immense. Ils sont aujourd’hui considérés comme l’un des chaînons essentiels entre le country-rock des années 70 (Byrds, Flying Burrito Brothers, Buffalo Springfield) et ce qu’on appellera plus tard alt-country ou Americana. Des formations comme Uncle Tupelo, Wilco ou Jayhawks leur doivent beaucoup.

Contre toute attente, les Long Ryders se reforment régulièrement à partir des années 2000, multipliant concerts et compilations. En 2019, ils publient un nouvel album, Psychedelic Country Soul, leur premier en plus de trois décennies, salué par la critique. Et en 2023, September November confirme que leur mélange de country, folk et rock reste toujours pertinent.

Les Long Ryders ont toujours été à contre-courant : trop country pour les fans de rock indé, trop bruyants pour les puristes du folk, trop roots pour les adeptes du post-punk. Mais c’est précisément ce qui fait leur charme et leur importance. Cow-boys électriques, héritiers de Gram Parsons autant que du punk, ils ont ouvert la voie à toute une scène qui allait s’imposer dans les années 90 sous le nom d’Americana.

Nous sommes le 9 Septembre 1986 à Madrid et les Long Ryders attaquent un des passages obligés du répertoire d'Elvis Costello, une composition du fameux Nick Lowe. 

Raff dans Playmobil System n°3 (Mars 1986)

 


Tout ce que je sais

 Dernier extrait du premier single des Definitivos sorti en 1981 !

Le single d'Heavy Manners

Ici, on pourra télécharger le single des belges d'Heavy Manners sorti en 1979 !


 

Raff à la télé

 

Raff dans Le Démoniaque n°3 (Janvier 1985)

 


Raff

Aujourd’hui, direction Limoges pour se replonger dans l’histoire de Raff, un des groupes punk les plus emblématiques de la scène locale des années 80. Un parcours typiquement “Do It Yourself”, entre démos bricolées, vinyles autoproduits et tournées sauvages un peu partout en France. Tout commence à la toute fin des années 70. À l’époque, le groupe s’appelle Baby Boom, puis passe par Bloody Tracks et Chainsaw (avec une démo joliment titrée On est un groupe pourri) avant d’adopter définitivement le nom Raff en 1982. La formation bouge pas mal au fil des ans, mais on retrouve à la base Steff (chant), Didier (guitare), Pascal (batterie) et Philippe (basse). Plus tard, Fabrice Venon et d’autres musiciens locaux viendront compléter la bande.

En 1984, Raff sort son premier 45 tours, Danse. Dans la foulée, le groupe enregistre Votez Raff, un album 16 titres qui voit le jour en 1985 sur le label Ripost. Un an plus tard, les Limougeauds enfoncent le clou avec Six Balles… Pour un Colt ! (77 KK Records), leur deuxième LP, toujours aussi énergique et abrasif. Raff participe aussi à quelques compiles locales (comme Rock à Limoges de Radio Trouble-Fête), qui permettent de figer sur bande l’intensité de cette scène régionale.

Si Raff reste avant tout un groupe limougeaud, il ne se contente pas de jouer dans son coin. Tout au long des années 80, le quatuor sillonne la France : Paris, Marseille, Lyon, Blois, Belfort, Toulouse, Montpellier, Saint-Affrique… Sur scène, ils partagent l’affiche avec La Souris Déglinguée, Oberkampf, Toy Dolls, Bérurier Noir ou encore les Sheriff. Le groupe finit par donner son dernier concert début 1988 à Pau, avant de se séparer.

Steff Tej, le chanteur, ne raccroche pas pour autant. Il lance rapidement Les Éjectés, autre formation punk-ska toujours active et qui deviendra la plus connue de Limoges. Quant à Raff, il reste dans les mémoires de la scène alternative française des 80’s, avec des disques devenus assez recherchés par les collectionneurs. Petite surprise : en 2014, les musiciens se reforment sous le nom Les Raff, plus de 25 ans après leur split, et remontent sur scène. Comme si le punk n’avait jamais vraiment quitté Limoges.

Look What She’s Doing

Parfois, une chanson surgit de nulle part et vient s’installer durablement dans tes oreilles. C’est ce qui m’est arrivé avec Look What She’s Doing de Pete The Meat & The Boys. Un titre aussi obscur qu’attachant, mélange idéal de punk et de powerpop, avec ce petit côté juvénile et accrocheur qui fait mouche dès la première écoute. J’ai littéralement flashé dessus.

Le groupe est originaire de Harlow, Essex, et n’aura vécu que quelques années à la charnière de la fin des seventies (en gros entre 1977 et 1981). Plusieurs formations se sont succédé autour du chanteur Pete Brown, avec notamment Richard Holgarth (ex-OZ, futur Gangsters) à la guitare.

Malgré une activité certaine sur la scène locale, Pete The Meat & The Boys n’ont sorti aucun disque officiel de leur vivant. Look What She’s Doing est réapparu bien plus tard, via une compilation obscure, permettant enfin à quelques curieux de découvrir cette pépite oubliée du punk anglais.

Un morceau direct, efficace, bourré d’énergie et de mélodie – exactement le genre de chanson qui justifie de continuer à creuser dans les tréfonds de la scène alternative d’alors.

Mister C.

 2e extrait du premier single de Definitivos sorti en 1981, voici "Mister C.".

Le 1er single des Jekylls

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le premier single des Jekylls publié en 1992 !


 

Somebody

 Dernier extrait du magnifique long de Pavillon 7B sorti en 1987, voici "Somebody" !

Bouloupstock (2)

Suite des photos provenant des archives du camarade Led'... Photos prises lors de la fête de la musique 1990 ! Sur la première photo, au premier plan deux membres de ce groupe dont j'ai oublié le nom dans lequel jouait Bruno (Cérémonies, Monkey Business), à l'arrière Gordon, Francky (Cérémonies, Chinaski's) et à gauche, parterre, Marc-André (Fricotins, Etc., Monkey Business... etc.). Sur la 2e photo, Bruno à la batterie. Et enfin, dernière photo, à droite David Rosane (Seaton, Monkey Business, etc.).




 

Samedi Soir

 Voici l'autre face du premier single de G.P.S, le très punky "Samedi Soir" !

La vidéo (d'époque) des Definitivos

 

Definitivos dans Symphonie Urbaine (Décembre 1983)

 


Definitivos, de Courtrai à la cold wave

En fouillant dans les tréfonds de la scène alternative européenne des années 80, il est impossible de passer à côté de Definitivos, formation venue de Courtrai (Kortrijk, Belgique). Leur nom, choisi au hasard d’un paquet de cigarettes portugaises, résonne encore aujourd’hui comme une signature indélébile du punk et de la cold wave belge.

Formés à la toute fin des années 70, Definitivos démarre comme un pur groupe de punk-rock. La première mouture du groupe réunit Marnix Den Hert (guitare), Frank “Frans” Holvoet (basse), Rik “Dee Jaywalker” Masselis (batterie), Lucien Callewaert (chant) et Peter Coppens (guitare). Très vite, le micro passe à Philippe De Coene et la guitare à Dominiek De Candt, posant les bases de la formation la plus connue.

En 1980, le groupe sort son premier single, The Modern Dance. Succès immédiat dans l’underground, il circule vite de Belgique jusqu’en France et s’impose comme une référence pour toute une génération de disquaires et de collectionneurs. Deux ans plus tard, Courtrai Tonight – produit par Serge Feys de TC Matic – élargit encore leur audience : passages télé, tournées en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Le groupe incarne alors la vitalité d’une scène belge en pleine effervescence.

À partir de 1985, le son change : Definitivos se tourne vers une cold wave sombre et tendue, illustrée par des morceaux comme Sight’Seeing ou Besse. Comme souvent, l’évolution musicale va de pair avec des remaniements dans le line-up, mais la marque de fabrique reste là : énergie, mélodies glacées et urgence électrique.

Après une longue pause, les membres originaux se reforment en 2012 et reprennent le chemin de la scène. En 2018, ils célèbrent leurs 40 ans avec une série de concerts, dont un passage remarqué au festival W-Fest, prouvant que leur musique n’a rien perdu de sa force.

Aujourd’hui encore, leurs premiers singles sont très recherchés par les collectionneurs et continuent d’alimenter la légende. Definitivos demeure un groupe essentiel pour comprendre comment la Belgique est passée du punk fougueux à la cold wave élégante et sombre, sans jamais perdre son accent rugueux ni sa singularité. Voici un premier extrait de leur premier single !

Le 1er single de Sad Society

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le premier single des anglais de Sad Society sorti en 1987 !