Ici, on pourra télécharger en Mp3 l'unique single des Spurts sorti en 1982 !
Moko dans New-Wave n°23 (Décembre 1983)
Cet article "spécial Nice" commence par parler des Jumpin' Cadors, des habitués de ces colonnes, puis détaille un prestation des Mokos !
Moko
Au tout début des années 80, un petit groupe de rock venu de Nice a discrètement laissé son empreinte sur la scène française avec un unique 45 tours intitulé Rock Star. Nous sommes en 1981, et le disque paraît sur le label AAAA Records, un nom qui respire déjà la débrouille et la micro-production. Moko, c’est le nom du groupe, et comme beaucoup d’autres formations régionales de cette époque, il ne laissera que peu de traces derrière lui — un seul single, une pochette dessinée en noir et blanc par Gilles Lautussier, et une poignée de souvenirs que le temps a presque effacés.
Le morceau Rock Star est typique du rock français de transition, entre l’énergie punk des années 70 et la vague new wave à venir. Il y a dans ce titre quelque chose de brut et d’instinctif, une urgence propre aux groupes qui enregistrent avec peu de moyens mais beaucoup de foi. Rien d’aseptisé, tout est dans le nerf, dans la voix un peu tendue et les guitares à vif. Ce genre de disque qu’on imagine enregistré en deux prises, dans un petit studio du Sud, sans autre ambition que de capter un moment.
Mais Moko n’était pas qu’un groupe de bar ou de garage local. D’après les recherches menées par le label Caméléon Records pour la compilation Thesaurus Vol.3 (consacrée au rock et punk en France 1979-1981), les Niçois ont eu leur heure de visibilité : un passage par le Gibus à Paris, et même une apparition au Festival Jazz à Créteil en 1981, aux côtés de Barney Wilen, retransmise sur France Inter. Une trajectoire étonnante, presque incongrue pour un groupe aussi confidentiel, qui prouve que la frontière entre la scène rock indépendante et les circuits plus établis était parfois poreuse à cette époque.
Leur unique 45 tours, Rock Star, a refait surface grâce à la série Thesaurus de Caméléon Records et au travail d’exhumation mené par 45vinylvidivici.net. Sans cette réédition, Moko serait sans doute resté un nom pour collectionneur, perdu dans une discographie aussi foisonnante qu’invisible. Aujourd’hui, le morceau est de nouveau écoutable, et c’est une petite fenêtre ouverte sur ce que pouvait être la scène niçoise en 1981 : des musiciens passionnés, une approche directe, un rock franc et sans apprêt.
De Moko, on ne sait pas grand-chose de plus. Pas d’autres disques, pas de carrière à suivre, pas de membres identifiés. Juste ce single et une énergie qui, quatre décennies plus tard, continue de transpirer du sillon. Dans ce genre de rareté, il y a toujours un charme particulier : celui d’un instantané de jeunesse, d’une envie de jouer plus forte que le reste, et d’un groupe qui, sans le savoir, a participé à écrire un minuscule fragment de l’histoire du rock français.
Et une fois de plus, nous croisons la trajectoire de Caméléon Records du camarade Claude Picard — et ce n’est sans doute pas un hasard.
La face B de Madame Bovary
Voici "I'm Runner" la face B du premier single des Madame Bovary toulousains.
Bouloupstock (suite et fin)
J'ai déjà parlé par 2 fois de cette fête de la musique organisée dans un champ sur les bords de Marne (en 1991)... Voici les derniers clichés confiés par le camarade Led' (thanks bro). D'ailleurs sur la permière photo on aperçoit le camarade Led' et à ses côtés, votre serviteur et Franck (Cérémonies, Chinaski's, Demolition Party)...
Madame Bovary
Au milieu des années 80, dans une France encore marquée par la cold wave et les premiers pas de l’électro indépendante, un groupe toulousain du nom de Madame Bovary se fait remarquer avec un 45 tours intitulé Be My Friend. Sorti en 1986, ce single ouvre la voie à une aventure musicale à la fois exigeante et singulière, où les machines prennent une place centrale sans jamais étouffer l’émotion. Après quelques années de concerts et d’expérimentations, Madame Bovary publie en 1991 le mini-album Leave the Kids Alive, suivi de Mind the Step en 1992, un disque plus abouti, qui marque leur maturité artistique.
Basé à Toulouse, le groupe s’inscrit dans le collectif Creative Action for Satisfaction (C.A.F.S.), un réseau d’artistes et de musiciens investis dans la promotion des musiques électroniques et alternatives. Autour de ce noyau gravite une scène dynamique qui comprend, entre autres, Poésie Noire, Cassandra Complex, Dritte Krieg ou Insekt. Ce collectif ne se contente pas de produire des disques : il organise aussi des concerts, des festivals et publie via son propre label, Creative Action Records, distribué à l’époque par Le Silence de la Rue. Le festival L.I.G.H.T., organisé par le C.A.F.S., devient rapidement un point de ralliement pour les amateurs d’électro, de new wave et d’expérimentations sonores venues du sud de la France.
Dans les entretiens accordés à l’époque, Madame Bovary revendique une musique fondée sur la tension entre douceur et dureté — un « concept doux-dur » — où la technologie devient un instrument de sensibilité. L’énergie du trio, sur scène comme en studio, repose sur une complémentarité solide : batterie, machines et synthétiseurs se mêlent pour créer une matière sonore dense, rythmée, toujours en mouvement. Leur électro rythmique, précise et nerveuse, n’oublie jamais la mélodie. L’émotion et la puissance sont au cœur de leur démarche, tout comme l’importance de la scène, considérée comme un espace de libération où les morceaux prennent leur vraie dimension.
Le groupe attache une attention particulière au travail en studio. En 1992, ils enregistrent Mind the Step à La Cour des Miracles à Toulouse, studio reconnu pour la qualité de ses productions alternatives. Ils y développent un son direct, fidèle à leurs performances, sans chercher à lisser les aspérités. Chaque morceau est pensé comme un prolongement de leurs recherches musicales et de leur rapport viscéral au rythme. Madame Bovary se distingue ainsi par une approche artisanale mais rigoureuse, à mille lieues des productions formatées de la pop électronique du moment.
Alors que la scène « underground » française peine à s’imposer, Madame Bovary et le C.A.F.S. défendent l’idée qu’une musique électronique française peut exister hors des sentiers battus, à la fois exigeante, dansante et profondément humaine. Leur discours est celui d’une époque où la technologie musicale s’affirme comme une nouvelle forme d’expression, dans la continuité du rock et de la cold wave. Les guitares cèdent la place aux synthés et aux samplers ; la pulsation devient moteur, le son devient matière.
En 1992, Madame Bovary prépare une tournée européenne, passant par l’Espagne, le Portugal, la Belgique et la France. Ils participent aussi au festival L.I.G.H.T. de Barcelone et partagent l’affiche avec d’autres formations issues de la même galaxie toulousaine. Leur ambition reste simple : faire danser, émouvoir, et montrer que la musique électronique peut être à la fois physique et sensible. Le groupe et son environnement collectif incarnent l’un des derniers grands élans de la scène new wave française avant que les années 90 ne basculent vers la techno et la musique club.
Madame Bovary, c’est finalement l’histoire d’un trio qui a su marier rigueur rythmique et intensité émotionnelle, tout en contribuant à poser les bases d’une véritable scène électro indépendante en France. Une histoire discrète, mais essentielle, qui rappelle combien la périphérie — ici Toulouse — a souvent été un foyer d’expérimentation et d’invention musicale.
Spasmes et Disco Le Soir
Voici 2 extraits de l'E.P. des Stillers. Le premier ("Spasmes") ne durant que 23 secondes, je me suis dit que ça allait être un peu court pour une publication. On reste sur du punk agricole comme on l'aime, énergique et rapide !
Je suis fier de mon grand-père
Voici l'autre face du single des Spurts sorti en 1982 sur le Kiosque d'Orphée... Un bon moment de rigolade punk à la française comme on aimait à l'époque !
R.E.M.
Avant d’être les stars planétaires que l’on connaît — les arènes pleines, les clips en boucle sur MTV, les hymnes comme Losing My Religion —, R.E.M. a été un petit groupe du Sud profond. Un groupe de copains d’Athens, en Géorgie, qui bricolait une pop étrange et lumineuse dans un monde encore post-punk.
Tout commence en 1980, quand Michael Stipe, Peter Buck, Mike Mills et Bill Berry se rencontrent à l’université. Athens n’est pas encore la scène indie qu’on imaginera plus tard, mais il s’y passe déjà quelque chose : The B-52’s ont ouvert la voie, et dans les bars du coin, des kids font du bruit avec des guitares, loin du clinquant de Los Angeles ou du nihilisme new-yorkais.
Le premier single, Radio Free Europe, sort en 1981 sur Hib-Tone. Petite maison locale, tirage confidentiel, mais cette chanson a tout. La guitare cristalline de Buck, entre jangle et urgence, la basse mélodique de Mills, et la voix de Stipe, mystérieuse, presque incompréhensible. On ne comprend pas les paroles, mais on sent qu’il se passe quelque chose. C’est ça, la magie de R.E.M. à ses débuts : de l’énergie, de la mélodie, et un voile de brouillard par-dessus. Le morceau attire assez d’attention pour que le groupe signe chez I.R.S. Records, label connu pour ses choix audacieux (The Go-Go’s, Wall of Voodoo, The Cramps).
En 1982, sort Chronic Town, cinq titres d’une beauté un peu tordue. Ce n’est pas un disque “important” à l’époque, mais avec le recul, c’est une petite révolution. Les guitares sonnent comme si elles venaient d’un autre pays, la batterie rebondit, et Stipe chante comme s’il parlait un dialecte secret. Des morceaux comme Gardening at Night ou 1,000,000 montrent déjà ce que R.E.M. fera de mieux : mélanger le folk-rock des Byrds, l’ombre du punk et une mélancolie très personnelle. C’est un disque qui respire la campagne américaine, la verdure, les routes vides et les couchers de soleil, mais avec une tension sous-jacente.
L’année suivante, Murmur installe R.E.M. comme le fer de lance d’une nouvelle scène américaine. Là encore, rien n’est frontal : pas de gros son, pas d’effets de manche. Juste cette écriture tordue, ces mélodies qu’on reconnaît sans les comprendre, et cette atmosphère quasi-mystique. Les critiques adorent, la presse parle d’un souffle nouveau, mais le grand public passe à côté. Tant mieux : Murmur reste un disque à part, une œuvre d’initiés. On y retrouve l’Amérique profonde, les trains de nuit, les terrains vagues, les mots qu’on devine plus qu’on ne les entend.
Ce R.E.M.-là n’a pas encore les moyens des grandes productions ni les refrains faits pour les stades. C’est un groupe qui avance par instinct, porté par des chansons qui semblent venir d’un autre temps. Ce qu’ils ont créé entre 1981 et 1984 reste un miracle d’équilibre entre naïveté et maîtrise. Plus tard, tout changera — Document, Green, Out of Time, Automatic for the People —, mais ceux qui ont usé leur exemplaire de Chronic Town savent : le vrai frisson R.E.M., celui du brouillard, du jangle et du mystère, c’était là, au tout début quand on assurait (entre initiés) qu'en fait ce groupe s'appelait "Rapid Eyes Movement"...
Le retour des héros
3e extrait de "Tower Of Love" des Girls From Tahiti, voici "Return Of The Heroes" et son magnifique son de basse/batterie...
Les Spurts
Les Spurts font partie de ces groupes punks français qu’on découvre toujours avec un petit frisson, celui de tomber sur une bande de mômes pleins de morgue, qui ont su tout dire en quelques morceaux. Venus de Caen, ils ont sévi entre 1980 et 1984, dans une Normandie alors fertile en décibels et en groupes énervés. Leur nom, piqué à Richard Hell & the Voidoids (“Love Comes in Spurts”), annonce la couleur : un punk direct, sale, drôle, sans calcul.
Leur formation a un peu bougé au fil du temps : Stiff au chant, Jean-Christophe puis Vodka à la guitare, Mongolito à la basse, Boboss puis Kebra à la batterie. Le service militaire aura raison du groupe au milieu des années 80, comme souvent à l’époque. Mais avant ça, les Spurts auront enregistré, en novembre 1982, cinq morceaux au studio Melody Music de Caen : « Petit papa fasciste », « Je suis fier de mon grand-père », « Bébé Nazi », « Je suis amoureux d’une pute » et « Quatre conseils pour un suicide réussi ». Tout un programme. Le 45 t « Petit papa fasciste / Je suis fier de mon grand-père » sort la même année, dans un total anonymat, avant d’être réédité en 2010. Ces cinq titres referont surface en 2022, sur un EP qui remet enfin le groupe dans son contexte : celui d’une jeunesse punk de province, sans plan de carrière, mais avec une vraie urgence à gueuler quelque chose.
Leur son est brut, un peu maladroit, mais terriblement vivant. Pas de second degré, pas de pose arty : juste un groupe qui balance ses tripes avec trois accords et beaucoup de mauvaise foi. Les paroles, volontairement provocantes, jouent avec les symboles interdits, comme pour tester les limites d’un pays encore frileux avec la subversion. Il paraît qu’Alain Maneval avait passé un de leurs titres sur Europe 1 — petit miracle de contamination radiophonique à une époque où le punk hexagonal se jouait surtout dans les MJC.
En 1984, les Spurts se séparent, et Jean-Christophe part fonder Fuckland, autre aventure du coin. Les Spurts n’auront donc laissé qu’une poignée de titres, quelques photos et beaucoup d’énergie mal canalisée. C’est peu, mais suffisant pour mériter leur place dans la grande histoire bancale du punk français. Un groupe sans ambition, sans compromis, et sans postérité immédiate — mais dont chaque écoute rappelle pourquoi on s’attache à ces disques bricolés : parce qu’ils sentent le vinyle mal pressé et l’envie furieuse d’exister, ne serait-ce que deux minutes trente.
Cet épisode pourrait sembler clos, mais c’est là qu’intervient l’ami Claude Picard. Avec son label Caméléon Records, il s’est donné pour mission de réévaluer ces groupes oubliés, ceux qui ne bénéficiaient pas des projecteurs parisiens, et dont les traces empoussiérées attendaient d’être exhumées. Claude ne fait pas ça pour le buzz : il fait ça parce qu’il croit que toute la France musicale mérite son histoire. Il creuse les vieux tiroirs, impose des tirages vinyles soignés, retravaille les pochettes, remet en lumière des titres qui dormaient depuis trop longtemps. Le travail de mémoire qu’il accomplit donne aux Spurts, et à d’autres groupe du même acabit, une seconde chance d’être entendus par ceux qui cherchent encore ces ruines vivantes de la scène alternative.
Les rues de la Méchanceté
Voici un 2e extrait du 4 titres de Girls From Tahiti voici le très bon "Streets Of Spite" !
Central
Nouvel extrait du magnifique album de Dazibao "Les Musiques De La Honte" voici le très incantatoire "Central" !
Girls From Tahiti
En 1984, un étrange et fascinant 12 pouces intitulé Tower Of Love voit le jour sur le petit label suisse R.F. Records. Derrière cette pochette soignée signée Alex Colle et Lisa Etter se cache un groupe tout aussi singulier que mystérieux : Girls From Tahiti. Malgré leur nom exotique, les musiciens ne viennent pas des îles, mais de Zürich, où ils se sont formés au printemps 1983.
Le groupe est alors composé de Dani Eggspühler à la batterie et au chant, de Peter Hefti à la basse et au chant, de Dinu Keller à la basse — vite remplacé par Peter van der Zouw — et de Hary Lehnherr à la guitare et aux chœurs. Ensemble, ils enregistrent un mini-album de quatre titres, Tower Of Love, publié en mars 1984. La sortie, datée précisément du 23 mars, s’inscrit dans cette période effervescente où la Suisse produit une scène post-punk et new wave confidentielle mais inventive, dans le sillage d’autres formations comme Grauzone, Liliput ou Dieter Meier avant Yello.
Les morceaux, au titre déjà révélateur — No Reply, Streets of Spite, Return of the Heroes, Sold Out — oscillent entre un post-punk tendu et un son plus pop, porté par une production dépouillée mais claire. On y retrouve cette esthétique propre aux petites productions helvétiques de l’époque : un mélange de rigueur froide, de mélancolie synthétique et de sincérité DIY.
Sorti sur R.F. Records (référence 1006), le disque ne connaît qu’une diffusion très limitée. Aujourd’hui, il fait partie de ces rares objets que les collectionneurs de new wave européenne traquent avec ferveur, souvent listé sur Discogs comme une pièce obscure mais précieuse. Peu d’informations ont circulé sur la suite du groupe, qui semble s’être dissous peu après la sortie du disque, laissant derrière lui un unique témoignage — quatre morceaux, une pochette, et un nom aussi incongru qu’évocateur.
Quarante ans plus tard, Tower Of Love reste un petit mystère, un fragment de l’histoire souterraine de la musique suisse, et une belle découverte pour ceux qui aiment fouiller les marges du post-punk continental.
Voodoo's Revenge
Voici un 2e extrait de l'album "Welcome To The Isle Of Dogs" des Bonaparte's sorti en 1986 qui m'a attiré les foudres de YouTube (à cause d'un sein qui dépassait).
On va faire la Java
Dans quelques jours, les Disques Abrasifs organisent une grande "Release Partii" (avec 2 i). Au programme, Jean_Marc mon groupe adoré, puis l'électro dingo des Hauts de Plafond et pour finir... Demolition Party et leur dream pop magnifique... Ne ratez pas cette belle occasion ! Ce concert à la Java, le 1er novembre, est gratuit mail il faut s'inscrire : https://urls.fr/E9s0ed !
I Feel LIke A Tram
Voici l'autre face de l'unique single des Suisses de Jack & The Rippers sorti en 1979.
Joe Strummer versus The Stooges
Petite pensée pour Joe Strummer, notre grand frère disparu il y a 23 ans. Il me manque. J'ai trouvé cette reprise sur l'internet et je ne savais pas que Joe s'était attaqué à ce standard des Stooges. Il s'agit d'une captation live au Japon lors de sa dernière tournée avec les Mescaleros !
Jack & The Rippers
Jack & The Rippers fait partie de ces groupes suisses dont l’histoire est aussi fulgurante que marquante. Formés à Genève en 1977 par les frères John et Francis Seilern, revenus de Vienne avec la fièvre punk en bandoulière, ils s’entourent de Babine à la basse et d’André Tieche à la batterie. Ce dernier quittera rapidement l’aventure pour une mission humanitaire en Afrique, où il sera tragiquement tué par des rebelles angolais. Remplacé par Philip Turrian, le groupe enchaîne alors les concerts dans les caves et clubs de Genève, avec une énergie brute qui les inscrit d’emblée dans la petite histoire du punk helvétique.
Leur unique trace discographique, le 45 tours No Desire / I Feel Like A Tram, a été enregistré en avril 1978 au studio THC, mais ne sortira que le 26 novembre 1979 sur Another Swiss Label, alors que le groupe s’était déjà séparé. Avec son punk mélodique aux accents power-pop, fortement marqué par l’influence britannique, ce disque reste un véritable classique de la scène suisse de la fin des années 70. Tiré à peu d’exemplaires, l’original est aujourd’hui une rareté recherchée, rééditée par Dirty Faces en 2004, puis par Static Age et Incognito Records en 2016 et 2017.
À l’époque, un deuxième single était prévu, avec les morceaux “Safe and Secure” et “Don’t Pretend”, mais il n’a jamais vu le jour officiellement. Après la séparation, les frères Seilern et Babine poursuivent leur route en formant Zero Heroes, aux côtés de musiciens issus d’autres formations genevoises comme The Bastards. En dépit d’une carrière courte et d’une discographie minimaliste, Jack & The Rippers demeure une référence culte, témoin d’une scène punk suisse aussi vive qu’éphémère.
Voici la première face de leur unique single !
Oï Oï
2e extrait de l'e.p. des Stillers sorti en 1982 voici "Oï, Oï" mais qui sur la pochette du single s'appelle "Bats-toi" !
Danse
2e extrait du 1er single de Raff, voici le très speed "Danse"... Une invitation à la... qui fait plutôt peur et qui ferait fuir les pogoteurs les plus endurcis !
The Long Ryders, les cow-boys électriques du Paisley Underground
Parler des Long Ryders, c’est remonter au Los Angeles du début des années 80, quand la scène alternative locale explorait de nouvelles voies entre psychédélisme, folk-rock et énergie punk. Dans le sillage des Dream Syndicate, des Rain Parade ou des Bangles, émergeait un mouvement qu’on a vite baptisé Paisley Underground. Les Long Ryders en faisaient partie… mais avec leurs santiags aux pieds et un amour immodéré pour Gram Parsons et le country-rock des sixties, ils s’en démarquaient immédiatement.
Formés en 1982 autour du chanteur-guitariste Sid Griffin, du guitariste multi-instrumentiste Stephen McCarthy et du batteur Greg Sowders, les Long Ryders sortent dès 1983 un premier EP, 10-5-60. Une carte de visite explosive, où les riffs garage côtoient des harmonies country, le tout joué avec la fougue de punks en rodéo. L’année suivante, leur premier album Native Sons confirme leur originalité : on est loin de l’esthétique new-wave de l’époque, mais aussi du revival rockabilly alors en vogue. Ici, on célèbre les racines américaines sans nostalgie, en y injectant une bonne dose d’électricité.
En 1985 sort State of Our Union, sans doute leur disque le plus marquant, porté par le single “Looking for Lewis & Clark”. L’album fait un carton en Angleterre, où la presse musicale – toujours friande d’américanisme – s’emballe. L’Europe deviendra un refuge et un soutien pour le groupe, souvent mieux compris de ce côté de l’Atlantique que chez eux, aux États-Unis. Leur dernier album de la première période, Two-Fisted Tales (1987), poursuit sur la même veine, mais le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Le groupe se sépare peu après.
Si les Long Ryders n’ont jamais vraiment eu de “hit” planétaire, leur héritage est immense. Ils sont aujourd’hui considérés comme l’un des chaînons essentiels entre le country-rock des années 70 (Byrds, Flying Burrito Brothers, Buffalo Springfield) et ce qu’on appellera plus tard alt-country ou Americana. Des formations comme Uncle Tupelo, Wilco ou Jayhawks leur doivent beaucoup.
Contre toute attente, les Long Ryders se reforment régulièrement à partir des années 2000, multipliant concerts et compilations. En 2019, ils publient un nouvel album, Psychedelic Country Soul, leur premier en plus de trois décennies, salué par la critique. Et en 2023, September November confirme que leur mélange de country, folk et rock reste toujours pertinent.
Les Long Ryders ont toujours été à contre-courant : trop country pour les fans de rock indé, trop bruyants pour les puristes du folk, trop roots pour les adeptes du post-punk. Mais c’est précisément ce qui fait leur charme et leur importance. Cow-boys électriques, héritiers de Gram Parsons autant que du punk, ils ont ouvert la voie à toute une scène qui allait s’imposer dans les années 90 sous le nom d’Americana.
Nous sommes le 9 Septembre 1986 à Madrid et les Long Ryders attaquent un des passages obligés du répertoire d'Elvis Costello, une composition du fameux Nick Lowe.
Raff
Aujourd’hui, direction Limoges pour se replonger dans l’histoire de Raff, un des groupes punk les plus emblématiques de la scène locale des années 80. Un parcours typiquement “Do It Yourself”, entre démos bricolées, vinyles autoproduits et tournées sauvages un peu partout en France. Tout commence à la toute fin des années 70. À l’époque, le groupe s’appelle Baby Boom, puis passe par Bloody Tracks et Chainsaw (avec une démo joliment titrée On est un groupe pourri) avant d’adopter définitivement le nom Raff en 1982. La formation bouge pas mal au fil des ans, mais on retrouve à la base Steff (chant), Didier (guitare), Pascal (batterie) et Philippe (basse). Plus tard, Fabrice Venon et d’autres musiciens locaux viendront compléter la bande.
En 1984, Raff sort son premier 45 tours, Danse. Dans la foulée, le groupe enregistre Votez Raff, un album 16 titres qui voit le jour en 1985 sur le label Ripost. Un an plus tard, les Limougeauds enfoncent le clou avec Six Balles… Pour un Colt ! (77 KK Records), leur deuxième LP, toujours aussi énergique et abrasif. Raff participe aussi à quelques compiles locales (comme Rock à Limoges de Radio Trouble-Fête), qui permettent de figer sur bande l’intensité de cette scène régionale.
Si Raff reste avant tout un groupe limougeaud, il ne se contente pas de jouer dans son coin. Tout au long des années 80, le quatuor sillonne la France : Paris, Marseille, Lyon, Blois, Belfort, Toulouse, Montpellier, Saint-Affrique… Sur scène, ils partagent l’affiche avec La Souris Déglinguée, Oberkampf, Toy Dolls, Bérurier Noir ou encore les Sheriff. Le groupe finit par donner son dernier concert début 1988 à Pau, avant de se séparer.
Steff Tej, le chanteur, ne raccroche pas pour autant. Il lance rapidement Les Éjectés, autre formation punk-ska toujours active et qui deviendra la plus connue de Limoges. Quant à Raff, il reste dans les mémoires de la scène alternative française des 80’s, avec des disques devenus assez recherchés par les collectionneurs. Petite surprise : en 2014, les musiciens se reforment sous le nom Les Raff, plus de 25 ans après leur split, et remontent sur scène. Comme si le punk n’avait jamais vraiment quitté Limoges.
Look What She’s Doing
Parfois, une chanson surgit de nulle part et vient s’installer durablement dans tes oreilles. C’est ce qui m’est arrivé avec Look What She’s Doing de Pete The Meat & The Boys. Un titre aussi obscur qu’attachant, mélange idéal de punk et de powerpop, avec ce petit côté juvénile et accrocheur qui fait mouche dès la première écoute. J’ai littéralement flashé dessus.
Le groupe est originaire de Harlow, Essex, et n’aura vécu que quelques années à la charnière de la fin des seventies (en gros entre 1977 et 1981). Plusieurs formations se sont succédé autour du chanteur Pete Brown, avec notamment Richard Holgarth (ex-OZ, futur Gangsters) à la guitare.
Malgré une activité certaine sur la scène locale, Pete The Meat & The Boys n’ont sorti aucun disque officiel de leur vivant. Look What She’s Doing est réapparu bien plus tard, via une compilation obscure, permettant enfin à quelques curieux de découvrir cette pépite oubliée du punk anglais.
Un morceau direct, efficace, bourré d’énergie et de mélodie – exactement le genre de chanson qui justifie de continuer à creuser dans les tréfonds de la scène alternative d’alors.
Bouloupstock (2)
Suite des photos provenant des archives du camarade Led'... Photos prises lors de la fête de la musique 1990 ! Sur la première photo, au premier plan deux membres de ce groupe dont j'ai oublié le nom dans lequel jouait Bruno (Cérémonies, Monkey Business), à l'arrière Gordon, Francky (Cérémonies, Chinaski's) et à gauche, parterre, Marc-André (Fricotins, Etc., Monkey Business... etc.). Sur la 2e photo, Bruno à la batterie. Et enfin, dernière photo, à droite David Rosane (Seaton, Monkey Business, etc.).






















