En août 1980, je pars en voyage linguistique à Los Angeles. J’ai 16 ans et je me retrouve catapulté en plein Venice, chez une jeune femme, Ellen, qui a deux enfants à peine plus jeunes que moi. Elle est comptable et bosse pour Frank Zappa et Nina Hagen. Niveau musique, elle est plus que branchée — et je plonge avec bonheur dans sa collection de vinyles (mélange de nouveautés du moment et d’oldies bien senties). Avec elle, j’assiste à mes premiers concerts de rock, tout seul comme un grand (sans papa ni maman). Je découvre le punk avec X et la new wave avec Devo. On peut dire qu’elle m’a éduqué : beaucoup de mes goûts actuels viennent directement de ce séjour qui, soyons honnête, a changé ma vie. C’est aussi grâce à elle que je parle anglais. Je luis dois donc beaucoup...
L’année suivante, après le bac, je retourne à Los Angeles pour les vacances. Ellen a déménagé mais Leroy, un de ses amis, m’accueille à son tour. Je ne l’ai malheureusement jamais revue — elle nous a quitté depuis. Pour le numéro spécial vacances d’Antimit (N°17 - Juillet Août 1981), j’écris alors ce long article. Le style est un poil ampoulé et très emprunté (on était fans de Rock & Folk, du Cheap Thriller, des dessins de Serge Clerc, etc.) mais il est habité par ces premières secousses musicales. Pour ma part, je trouve ça très émouvant. Voici donc ce fragment vintage de mes aventures éditoriales adolescentes. Ça s’appelle « 5 nuits californiennes ». Bonne lecture… et indulgence recommandée.
