Le single de Moko

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le single de Moko sorti en 1981.

Human Life

Voici la face B du single d'Another Dream sorti en 1982 ! Une seconde très bonne chanson...

The Jam

Je ne sais plus trop quel âge j’avais quand le fils de mes voisins — un grand gars un peu mystérieux avec un blouson trop large et une passion pour les groupes anglais — m’a prêté All Mod Cons. J’étais gamin, encore loin d’avoir les oreilles pour comprendre ce disque. Je me souviens surtout d’un sentiment diffus : c’était trop propre pour être punk, trop nerveux pour être pop, trop anglais pour moi. J’ai dû le rendre en disant un truc du genre « merci, mais j’ai pas trop accroché ». Lui n’a pas insisté. Les années ont passé : il est devenu douanier, ce qui à bien y réfléchir n’est pas si éloigné de l’univers hyper cadré des Mods. De mon côté, j’ai finalement réécouté The Jam, et j’ai compris ce que je n’avais pas perçu à l’époque.

The Jam, ce n’est pas vraiment un groupe punk, même si la chronologie les y a collés. C’est un groupe qui arrive au bon moment, en 1977, mais qui regarde en réalité dans le rétroviseur : des mélodies héritées des Kinks, des coups de sang façon Who, un dandysme de banlieue anglaise qui tranche avec le nihilisme ambiant. Paul Weller semble déjà avoir tout en tête, écrivant des chansons qui parlent du quotidien, des injustices sociales, des transports londoniens, des rêves minuscules d’une génération coincée entre les restes de l’Empire et la grisaille économique. Les Jam avaient cette élégance sèche, ce nerveux chiffré, ces guitares qui serrent la mâchoire, cette manière de chanter comme si chaque mot pouvait changer quelque chose.

Revenir à All Mod Cons aujourd’hui, c’est comprendre que ce disque marque un basculement : après deux premiers albums un peu trop pressés, celui-ci pose enfin le style du groupe. On y sent le soin, le songwriting plus fin, les textes qui racontent des vies modestes avec une précision presque documentaire. C’est sans doute ce qui m’avait échappé ado. Il faut parfois vieillir un peu pour comprendre que la retenue peut être plus violente que l’excès.

Et puis il y a leur énergie live, beaucoup plus brute que ce qu’enregistre leur discographie. Une bonne porte d’entrée reste leur reprise de Curtis Mayfield, Move On Up. Sur scène, ils en font une version tendue, presque fébrile, comme si l’élan soul de Mayfield se transformait en course contre la montre. Le morceau garde sa dimension positive, son côté « avance, continue, dépasse-toi », mais The Jam l’étirent, l’électrifient et le transforment en machine à lever les foules. On y entend ce qu’ils ont toujours été : une collision entre élégance, urgence et tradition.

Je n’ai jamais recroisé le fils de mes voisins. Je me demande ce qu’il penserait aujourd’hui de me voir écrire sur ce disque qu’il m’avait prêté trop tôt. Peut-être hausserait-il les épaules, en douanier pragmatique. Peut-être dirait-il que The Jam, c’est comme beaucoup de bonnes choses : ça demande juste un peu de maturité. Je lui donnerais raison.

Fist

Parfois, en fouillant dans les discographies oubliées, on tombe sur des disques qui semblent n’avoir laissé aucune trace – ou presque. C’est exactement le cas de Fist, un groupe portugais dont on ne sait quasiment rien, si ce n’est qu’il a publié un unique 45 tours en 1982, intitulé Movies / Paris.

Ce single, référencé comme une sortie locale, contient deux morceaux oscillant entre rock, post-punk et une touche pop un peu bancale. Une sorte de “curiosité parfaite” : assez aboutie pour intriguer, assez maladroite pour sentir le local, le bricolé, le sincère. On imagine bien un petit studio de Lisbonne, quelques amis de passage, et un pressage minime qui a vite disparu dans les limbes.

Malgré une plongée dans les archives et la presse musicale de l’époque, impossible de retrouver une interview, un concert, un fanzine, un nom de musicien, ou même un lieu d’enregistrement. Rien. Et encore une fois, comme c’est souvent le cas avec ces productions hyper-locales, on n’a trouvé aucune information solide sur le groupe. Rien dans les fanzines numérisés, rien dans les chroniques, rien dans les bases portugaises hors Discogs. C’est comme si Fist avait existé juste le temps d’enregistrer ces deux titres… Puis plus rien.

C’est peut-être ce qui rend ce 45 tours encore plus attachant : c’est un objet orphelin, sorti d’un groupe qui semble n’avoir existé qu’un instant, le temps de graver deux titres sur vinyle et de disparaître. Parmi les centaines de projets éphémères de cette période, Fist représente à merveille ces petites météorites musicales, celles qui n’ont jamais vraiment percé mais qui méritent d’être sauvées de l’oubli.

En attendant d’en savoir plus – un nom, un visage, un flyer, un fanzine, n’importe quoi – Fist reste un joli mystère. Et Movies un morceau qui tourne encore sur les platines de quelques passionnés prêts à tendre l’oreille vers les fantômes.

Si quelqu’un possède des infos, des souvenirs ou même une pochette annotée, je suis évidemment preneur. Les fantômes ne demandent qu’à parler… Ou au moins à laisser une trace.

Meet Antimit

Dans les années 80, j’ai eu ma petite heure de gloire : je tenais, avec mon pote Philippe, la rubrique “culture” d’Antimit, le journal de la Jeunesse Indépendante Chrétienne. Oui, oui… un fanzine catho où je parlais de musique, de ciné et de tout ce qui me passait par la tête. Bien sûr, on écrivait sous pseudo : moi, c’était Jim Asphalt ou Y.D.R. (You Dirty Rat). J’ai récemment remis la main sur un de ces articles oubliés depuis des siècles (au moins). Comme il a survécu aux déménagements, aux inondations et à mes propres goûts changeants, je me suis dit qu’il méritait bien une petite résurrection.

En août 1980, je pars en voyage linguistique à Los Angeles. J’ai 16 ans et je me retrouve catapulté en plein Venice, chez une jeune femme, Ellen, qui a deux enfants à peine plus jeunes que moi. Elle est comptable et bosse pour Frank Zappa et Nina Hagen. Niveau musique, elle est plus que branchée — et je plonge avec bonheur dans sa collection de vinyles (mélange de nouveautés du moment et d’oldies bien senties). Avec elle, j’assiste à mes premiers concerts de rock, tout seul comme un grand (sans papa ni maman). Je découvre le punk avec X et la new wave avec Devo.
 On peut dire qu’elle m’a éduqué : beaucoup de mes goûts actuels viennent directement de ce séjour qui, soyons honnête, a changé ma vie. C’est aussi grâce à elle que je parle anglais. Je luis dois donc beaucoup...

L’année suivante, après le bac, je retourne à Los Angeles pour les vacances. Ellen a déménagé mais Leroy, un de ses amis, m’accueille à son tour. Je ne l’ai malheureusement jamais revue — elle nous a quitté depuis. Pour le numéro spécial vacances d’Antimit (N°17 - Juillet Août 1981), j’écris alors ce long article. Le style est un poil ampoulé et très emprunté (on était fans de Rock & Folk, du Cheap Thriller, des dessins de Serge Clerc, etc.) mais il est habité par ces premières secousses musicales. Pour ma part, je trouve ça très émouvant. Voici donc ce fragment vintage de mes aventures éditoriales adolescentes. Ça s’appelle « 5 nuits californiennes ».
 Bonne lecture… et indulgence recommandée.


Humungus

Ici, on pourra télécharger en Mp3 le premier single des belges de Strani Cocktail sorti en 1982.


 

Et toujours Dazibao

Voici "220 Days" extrait du très bon "Musiques De La Honte" sorti en 1987 !

L'autre face de Sun Rock

Voici l'autre face du single des Sun Rock sorti en 1981 et qui illustre une certaine constance dans leur choix de titre de chanson.

Another Dream

Another Dream fait partie de ces groupes britanniques dont il ne reste presque rien, sinon un unique 7 pouces et quelques traces disséminées dans la mémoire des collectionneurs. Sorti en 1982 sur The Sticky Label, un micro-label lui aussi largement oublié, leur single Forever In Darkness est un parfait témoin de cette période où la new-wave et le post-punk continuaient de se diffuser dans tout le Royaume-Uni, souvent loin des circuits établis. Le disque, référencé Peel-Off 2, contient deux morceaux, la face A éponyme et “Human Life” en face B. L’objet lui-même, aujourd’hui assez rare, circule encore de main en main, accompagné parfois d’une petite feuille intérieure qui confirme le line-up : Neal Cook au chant, Dave Atherton à la guitare, Pete Morton à la basse et Gary Morton à la batterie.

Ce qui frappe, lorsqu’on écoute Forever In Darkness, c’est cette façon très locale mais très typée de s’inscrire dans le son de 1982 : une mélodie sombre, une basse ronde mais en avant, une guitare un peu nerveuse, et cette production dépouillée qui évoque aussitôt les studios modestes, les sessions rapides, les moyens limités mais l’envie intacte. F.S.R. Studios, où le groupe a enregistré et mixé, n’est pas resté dans les annales, mais il suffit d’une écoute pour comprendre le contexte : un moment où la scène indépendante britannique produisait chaque semaine des disques faits avec trois bouts de ficelle et beaucoup de conviction.

Les rares mentions du groupe situent Another Dream du côté de Wolverhampton, et certaines sources amateurs suggèrent que Neal Cook et Dave Atherton auraient ensuite rejoint The Wild Flowers, autre formation post-punk de la région. Impossible pour l’instant d’en être certain faute d’interviews ou d’archives plus solides, mais les trajectoires musicales de l’époque étaient suffisamment mouvantes pour que l’hypothèse tienne debout. En tout cas, aucune interview connue, aucune apparition répertoriée dans la presse nationale, aucun passage radio. Comme beaucoup d’autres, Another Dream semble avoir existé brièvement, juste assez pour presser un single, jouer quelques concerts probablement perdus dans la nuit des pubs locaux, puis disparaître.

C’est précisément ce qui rend ce disque si fascinant. Non pas qu’il annonce une révolution, mais parce qu’il capture un fragment entier d’époque : les ambitions modestes, l’énergie brute, l’économie totale de moyens et la sincérité volontaire ou involontaire d’un groupe qui ne soupçonnait probablement pas qu’un jour, plusieurs décennies plus tard, quelques passionnés se mettraient à sa recherche. Forever In Darkness n’est pas un classique oublié, mais c’est un vrai morceau d’histoire parallèle, et c’est exactement pour cela qu’il a sa place ici. Comme tant d’autres témoins minuscules mais précieux de la scène indépendante des années quatre-vingt, il rappelle qu’une grande partie de l’aventure musicale de cette décennie s’est écrite en marge, loin des magazines, via des 45 tours tirés en petite quantité et qui, parfois, surgissent encore aujourd’hui comme des fantômes bienvenus. En tous cas, cela faisait un moment que je n'avais rien publié dans cette veine new-wave british que l'on aime tant (pas très loin des Chaméléons) !

Out Of Limits

Dernière sélection provenant du single 4 titres des Beatles Costello voici une cover du classique surf des magnifiques Marketts constitué de requins de studio (dont le drummer Hal Blaine).